Le projet de l’Union populaire peut se résumer en une formule : l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature. Mais cette société solidaire et écologique ne pourra se bâtir qu’à condition que les futures générations grandissent dans de bonnes conditions – ce qu’empêche le néolibéralisme violent de nos dirigeants. Quand une usine ferme parce que son actionnaire a décidé qu’elle n’était pas assez rentable, des familles se brisent et c’est tout un monde qui s’écroule pour les enfants. Quand une école rurale ferme parce que le gouvernement préfère faire des économies en regroupant les établissements, ce sont les enfants qui paient le tribut en temps de trajet et fatigue supplémentaires. Quand Emmanuel Macron veut orienter les enfants toujours plus tôt, il les plonge dans la concurrence sauvage dès leur plus jeune âge. La violence de ce monde envers les enfants prépare la violence du monde de demain. 

Le contexte sanitaire est une incitation supplémentaire à agir vite pour l’enfance. La crise a mis en lumière les difficultés des familles (pauvreté, mal logement) et les enfants en sortent rudement touchés : excès d’écran, augmentation de la maltraitance, réduction de l’activité physique et de la socialisation, anxiété et perte du repère de stabilité de l’école. Il est plus que jamais temps de remettre l’enfance au cœur des politiques publiques, pour eux et pour l’avenir du pays.

Notre constat : Le gouvernement a totalement négligé la question de l’enfance

L’urgence sociale n’épargne pas les enfants, bien au contraire. En France, un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, soit près de 3 millions en tout. En particulier, 41 % des enfants de familles monoparentales sont en situation de pauvreté. Les mères qui élèvent seules leurs enfants, soit huit familles monoparentales sur dix, sont elles aussi touchées de plein fouet.

Plus de 8 000 enfants habitent dans un bidonville, rien que dans l’Hexagone, d’après l’UNICEF. On estime à près de 20 000 le nombre d’enfants sans hébergement pérenne en Île-de-France. Des élèves essaient tant bien que mal de faire leurs devoirs sous un pont, dans le métro, dans une voiture. Des mères sortent de maternité sans solution de logement avec leur nouveau-né. Pour les familles à la rue, outre la détresse de voir leurs enfants avoir faim, froid, et être privés des commodités d’hygiène, les parents craignent le placement de leurs enfants. Quand il intervient, ce placement a un coût de revient supérieur à la prise en charge d’un loyer pour cette famille ! 

Parmi les enfants à la rue, des jeunes fugueur·ses se retrouvent livré·es à eux-mêmes : 48 156 mineur·es ont quitté le domicile familial sur la seule année 2017. 

Une réforme de l’aide sociale à l’enfance (ASE), éternelle oubliée, doit absolument être menée. Les professionnel·les consciencieux·ses s’épuisent face aux dysfonctionnements et aux sous-effectifs. L’ASE étant décentralisée, les priorités budgétaires sont variables en fonction des politiques départementales. Les représentant·es des enfants placés alertent régulièrement sur la violence que peuvent y subir les enfants : maltraitance institutionnelle, violences physiques et sexuelles, absence de soutien, sortie sans toit à la majorité, etc. Les enfants sont parfois placés à l’hôtel, où ils sont mal encadrés et isolés. La sortie de l’aide sociale à l’enfance n’est pas mieux gérée. Dans l’indifférence des dirigeant·es, 40 % des sans domicile fixe de moins de 25 ans sont passés par l’ASE. Enfin, les enfants pris en charge par l’ASE peuvent avoir des difficultés à entretenir une relation de confiance avec une ou plusieurs figures d’attachement. Il est essentiel de permettre à chaque enfant de nouer des relations avec les adultes qui assurent son suivi et prennent soin de lui. Il faut remettre l’intérêt de l’enfant au centre de l’ASE.

La détérioration du service public est aussi criante pour les naissances, qui se font aujourd’hui trop souvent dans des conditions dégradées. En 20 ans, la moitié des maternités ont fermé en France et le nombre de femmes vivant à plus de 45 minutes d’une maternité a doublé. Certaines accouchent sur le trajet, des parents sont séparés de leur enfant prématuré par manque de lit accompagnant, des femmes n’ont pas accès à la péridurale et d’autres subissent des pressions pour l’accepter, les injonctions sociétales culpabilisantes et les pressions dans le milieu professionnel se multiplient, etc. Depuis la fermeture de la maternité de Saint-Claude dans le Jura en 2018, douze femmes ont par exemple dû accoucher en bord de route. Le manque de personnel et les cadences infernales dégradent les conditions de travail et la prise en charge.

Autre lacune du service public : la garde d’enfants. Obtenir une place en crèche est devenu un véritable parcours du combattant et les familles se retrouvent régulièrement sans solution satisfaisante. Macron n’a ouvert que la moitié des places de crèche prévues, 15 000 sur 30 000. Il a en parallèle affaibli le service public de la petite enfance en permettant aux crèches de déroger aux taux d’encadrement réglementaires et en favorisant les micro-crèches moins réglementées et souvent très onéreuses. Pourtant, le privé n’est pas du tout efficace, malgré le soutien public abondant. Non seulement il crée peu de places, mais il engrange des bénéfices faramineux avec une rentabilité située entre 13 et 40 %. 

Enfin, une politique ambitieuse de l’enfance doit s’attaquer aux violences dont ils sont victimes. La maltraitance est un fléau qui touche 10 % des enfants. Les violences dites éducatives ordinaires doivent aussi être combattues. Les gestes pouvant amener un degré de douleur chez l’enfant et les humiliations dans le but de modifier le comportement d’un enfant sont des violences qui ont des conséquences à court et long-terme sur l’épanouissement de l’enfant. 

Les violences sexuelles sont extrêmement répandues. Une personne sur dix déclare avoir été victime d’inceste lorsqu’elle était  enfant. C’est un sujet judiciaire mais aussi de santé publique. Les conséquences sont en effet multiples : souffrance psychologiques, addictions, pathologies organiques… Il est établi que 80 % des victimes d’agressions sexuelles sont des mineur·es. Et parmi eux, 20 % ont moins de 5 ans. La maltraitance physique et psychologique peut durablement atteindre l’estime de soi et entraver l’émancipation de l’enfant.

Pourtant, la parole des enfants est massivement décrédibilisée. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) alerte sur le nombre de mères s’étant vu reprocher un prétendu « syndrome d’aliénation parentale ». Elles doivent alors confier leur enfant à leur père après dévoilement d’agression sexuelle incestueuse. Ainsi, un enfant peut être obligé de fréquenter la personne qu’il accuse, au motif que les preuves sont souvent difficiles à mettre en évidence. Par ailleurs, l’enfant n’est pas toujours consulté quand un juge décide d’une chose aussi importante pour lui que son futur foyer. Enfin, les réseaux pédocriminels agissent et manipulent des sommes d’argent faramineuses. Face à eux, les moyens judiciaires sont insuffisants.

Notre projet : Garantir les droits des enfants et les protéger

Les enfants ont des droits fondamentaux : droit de se nourrir, droit à l’eau, droit à un logement décent, etc. La France, bien que signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, n’en respecte pas plusieurs articles. Leur santé, dans ses dimensions environnementale et psychologique, doit être garantie. Notre projet est de concrétiser ces droits pour tous les enfants.

Pour y parvenir et leur permettre de se construire dans l’affection et s’épanouir, nous mettrons les moyens nécessaires au bon fonctionnement d’un véritable service public de l’enfance. 

Cela implique de redonner les moyens humains à l’ensemble des structures qui prennent en charge les jeunes enfants en rouvrant des maternités, planifiant l’ouverture massive de places en crèches, redonnant la priorité aux services de l’Aide sociale à l’enfance et de la protection maternelle et infantile (PMI). Nous revaloriserons également les métiers du soin et de la garde d’enfants (assistantes maternelles, puéricultrices, sage-femmes…), en matière de salaires et d’horaires de travail.

Enfin, nous ferons de la protection des enfants contre toutes les formes de violences une priorité. Les luttes contre les agressions sexuelles et contre les violences intra-familiales nécessitent des moyens et les formations nécessaires dans les services de la police, de la justice mais également auprès de tou·tes les professionnel·les de l’enfance.

Nos propositions : Pour un véritable service public de l’enfance

Répondre à l’urgence sociale

Assurer une alimentation saine pour tous les enfants

Concrétiser le droit à l’eau et à l’hygiène pour tous les enfants

Protéger la santé des enfants

Donner accès au sport et à la culture 

Assumer pleinement nos responsabilités envers les enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance

L’État doit pleinement assumer ses responsabilités envers les enfants, non seulement en les protégeant de toute violence y compris institutionnelle, mais aussi en leur permettant de s’épanouir. Ce ne sont pas des enfants « placés », mais des enfants « confiés » à la République.

Protéger les enfants contre toute forme de violence

Le respect de l’intégrité physique des enfants est un droit fondamental à conquérir. Le premier espace de liberté de chaque être est son corps. Il est urgent de protéger les enfants en formant les professionnel·les, en leur donnant des moyens et en écoutant leur voix.

Les moyens judiciaires mis en œuvre pour lutter contre la pédocriminalité sont à renforcer urgemment pour permettre toutes les enquêtes nécessaires. La prise en charge des victimes doit également être améliorée. 

La prévention est essentielle pour éviter que de telles souffrances ne soient infligées à des enfants.

Une naissance digne

Des décennies d’économies de bout de chandelle ont dégradé les conditions de prise en charge des naissances. Nous tisserons une vraie solidarité autour de la naissance et de l’accueil d’un enfant.

Donner plus de moyens à la petite enfance

Un bébé a des besoins particuliers qui nécessitent un environnement respectant son développement psychomoteur, affectif et culturel. La stabilité nécessaire à l’enfant se construit dans sa famille.

Il est urgent de faciliter la vie quotidienne des familles en matière de garde d’enfants, en leur permettant d’avoir un choix non contraint par l’aspect budgétaire ou le manque de places en modes de garde (crèche, assistante maternelle, etc.).

Enfin, nous devons soutenir davantage les familles endeuillées :

Pour une justice adaptée aux enfants

À rebours de la contre-réforme de la politique pénale des mineur·es du ministre Dupond-Moretti, mise en oeuvre à marche forcée et contre l’avis de l’ensemble des professions concernées, nous entendons réaffirmer les principes de l’ordonnance de 1945 : la primauté des mesures éducatives contre le tout-répressif, la spécialisation de la justice, l’excuse de minorité. 

La justice aux affaires familiales nécessite d’être mise en adéquation avec les besoins et les rythmes des familles, en particulier des enfants.

Garantir des conditions de travail décentes pour les professionnel·les

Il faut mieux reconnaître ces métiers historiquement féminisés, qui ont toujours été mal reconnus et mal payés. Les conditions de travail dégradées des professionnel·les ont des conséquences sur les enfants. Préserver une qualité de vie au travail est indispensable afin d’éviter les départs de personnes formées, impliquées et bienveillantes.

Œuvrer à l’échelle internationale

À l’échelle européenne, la coopération entre les pays au sein d’Europol est à renforcer en  :

En France, il s’agira de protéger les enfants étrangers, sur notre territoire, et à l’échelle internationale :