Le lundi 15 novembre, Jean-Luc Mélenchon était à l’université de Lille pour une conférence étudiante. Il a d’abord répondu aux questions concernant son engagement politique et il a expliqué que les campagnes électorales étaient de forts moments de politisation qui permettent de se forger une opinion politique. Il a appelé à faire des campagnes honnêtes, sur la base d’un programme, et a rappelé que les équipes qui l’entourent sont constituées de militants aguerris.

Le candidat de l’Union populaire à l’élection présidentielle est ensuite revenu sur la manière de faire campagne. Il a dénoncé la pression médiatique permanente sur les mots ou les images, expliquant que s’il chantait une chanson à la fin d’un meeting, il avait droit à des photos de lui la bouche ouverte. Il a souligné les aspects positifs de la période, où les réseaux sociaux permettent de contourner l’officialité médiatique.

Jean-Luc Mélenchon a ensuite parlé du financement de son programme. Il a d’abord expliqué que la dette publique n’était pas un problème aussi important pour notre pays que la dette privée. Il a souligné que le vrai danger dans l’économie capitaliste financiarisée était justement la dette privée. Le député insoumis a rappelé que la France avait une dépense publique plus élevée que d’autres pays car nous avons aussi davantage de droits, comme la Sécurité sociale. Il a également annoncé vouloir non seulement rétablir l’impôt sur la fortune mais aussi le rendre modulable de manière à ce qu’il rapporte non pas 3 milliards d’euros mais 8 milliards d’euros.

Concernant les étudiants, Jean-Luc Mélenchon a réitéré sa proposition d’allocation d’autonomie de 1063€ pour les jeunes qui y étudient et ne sont pas dans le foyer fiscal de leurs parents. Il a expliqué que cela permettrait aux jeunes d’étudier à 100%, sans devoir travailler à coté et que cet argent sera ensuite réinvesti dans l’économie, ce qui permettra d’amorcer un cycle vertueux.

Le candidat à l’élection présidentielle de 2022 a également fait le bilan de la COP26. Il a souligné que presque rien n’était ressorti de cette conférence alors que le changement climatique est commencé et irréversible. Il a rappelé que le grand problème des événements comme la COP26 était qu’il n’y a pas d’engagements contraignants qui sont pris. Jean-Luc Mélenchon a invité à mettre en place une diplomatie altermondialiste qui proposera des traités contraignants en matière écologique. Comme un traité de non-prolifération des énergies carbonées. Il a indiqué que nous avions besoin de planification sur la question écologique, pour récupérer morceau par morceau notre autonomie. Par exemple en matière alimentaire : récupérer notre souveraineté et produire bio exige de planifier. Il a également proposé de mettre en ouvre la planification écologique au niveau de l’État et de décider de l’application concrète au «goutte à goutte» au niveau de la commune.

Interrogé sur les questions de sécurité, Jean-Luc Mélenchon a tout d’abord rappelé que 560 personnes meurent chaque année sur leur poste de travail et 1 200 personnes meurent à cause du travail et qu’on ne parlait jamais de cette insécurité là. Il a évoqué sa mesure pour dissoudre la BAC, qui comprend 7 000 personnes censées faire du flagrant délit quand la police judiciaire compte uniquement 5 000 personnes pour mener des enquêtes au long-cours. Il a appelé à recruter davantage de monde pour mener des enquêtes.

Il a ensuite indiqué que la logique fondamentale du républicanisme était la liberté et qu’il était donc pour inscrire dans la Constitution le droit à l’IVG, le droit à mourir dans la dignité et le droit de choisir son genre. Enfin pour lutter contre l’abstention des jeunes Jean-Luc Mélenchon a proposé le vote obligatoire avec la reconnaissance du vote blanc ainsi que le droit de vote à 16 ans mais sans obligation de participer aux élections.