Nous lançons un comparateur de programmes. L’objectif : vérifier le degré de compatibilité de textes programmatiques sortis ces derniers mois avec l’Avenir en commun.

Yannick Jadot est le candidat du “pôle écologiste”, regroupant Europe Écologie – Les Verts et ses alliés, à l’élection présidentielle de 2022. Il a mis en ligne son programme ce mercredi 2 février 2022. Nous l’analysons ci-dessous.

Convergences avec l'AEC

  • Droit à une fin de vie digne 
  • Légalisation du cannabis
  • Sortir du nucléaire et atteinte du 100% renouvelables
  • Gratuité des premières quantités d’énergie et d’eau + tarification progressive
  • Sortie de l’élevage industriel 
  • Éradiquer la maltraitance animale
  • Sortie des pesticides
  • Nationalisation d’EDF
  • Interdiction des lignes aériennes lorsqu’une alternative en train de moins de 4h existe
  • Droit international climatique contraignant

Points de l'AEC n'apparaissant pas

  • Institutions et 6ème République
  • Référendum d’initiative citoyenne
  • Droit de vote à 16 ans
  • Reconnaissance du vote blanc
  • Nationalisation des autoroutes
  • Nationalisation de la SNCF et refus de la mise en concurrence
  • Levée des brevets
  • Plan de rénovation des canalisations d’eau
  • Illettrisme

Désaccords ou nuances avec l'AEC

  • Augmenter le chèque énergie. L’Avenir en commun propose une mesure plus efficace et qui ne coûte rien à l’Etat : le blocage des prix des produits de première nécessité
  • Yannick Jadot propose de ne pas reporter davantage l’âge légal de départ à la retraite. Il entérine donc un âge légal de départ à 62 ans. L’Avenir en commun est plus ambitieux : il propose la retraite à 60 ans et 40 annuités. 
  • Personne avec moins de 918 euros mensuels : c’est un seuil inférieur au seuil de pauvreté fixé à 60% du revenu médian. L’Avenir en commun propose une allocation d’autonomie visant à ce que personne ne soit en dessous de 1063 euros par mois. 
  • Levée des brevets sur les vaccins. Le programme de Yannick Jadot est évasif sur le sujet. Il indique “comme le droit le permet, la France lèvera les monopoles sur certaines productions essentielles lorsque cela est nécessaire.” L’Avenir en commun est clair sur le sujet. Nous élargirons le dispositif de la licence d’office et lèverons les brevets sur les vaccins et autres moyens médicaux de lutte contre les pandémies. Contrairement à Yannick Jadot, nous n’entendons pas nous cantonner aux frontières de la France pour agir, mais porter la lutte avec nos alliés dans l’OMC.
  • Mettre en place une convention citoyenne dès l’arrivée au pouvoir pour réfléchir notamment à la réduction du temps de travail. L’Avenir en commun propose clairement la réduction du temps de travail avec la mesure suivante : rétablir immédiatement la durée légale hebdomadaire à 35 heures (en majorant les heures supplémentaires, cotisations incluses, à 25 % pour les 4 premières et 50 % au-delà), passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ou de nuit, et favoriser leur généralisation par la négociation collective 
  • Le programme de Yannick Jadot ne comporte aucune proposition relative à une évolution des institutions. Tout au plus, il évoque le fait d’inscrire dans la Constitution que la France est une République écologique. Cela ne dit rien de ce qu’il compte faire : s’accommode-t-il de la 5ème République et du pouvoir personnel ? L’Avenir en commun propose de mettre en place une Constituante et de passer à la 6ème République. 
  • Création d’une Garde Nationale environnementale. Cette proposition n’est pas détaillée. L’Avenir en commun fait une proposition claire et précise : la conscription citoyenne. Ce service citoyen durera 9 mois, payés au SMIC pour les jeunes entre 18 et 25 ans. Il sera dédié à des tâches d’intérêt général (sécurité civile, protection de l’environnement) et pourra alimenter une garde nationale mobilisable en cas de catastrophe.
  • S’opposer au projet Nord Stream 2 pour réduire notre dépendance au gaz russe. Le refus de ce pipeline est poussé par les États-Unis d’Amérique dans le but d’augmenter les tensions avec la Russie et de pouvoir exporter son gaz de schiste à l’international. Ce refus n’est donc motivé par aucun motif écologique mais bien par un alignement atlantiste. 
  • Stratégie européenne : le programme de Yannick Jadot assume une “Europe fédérale” et propose une “convention constituante pour l’Union européenne destinée à réformer les traités”. Cela ne dit rien du rapport à l’Union européenne que Yannick Jadot adoptera dans l’intervalle. Le rapport de force sera pourtant nécessaire pour mettre en œuvre certaines de ses propositions telles la TVA à 0% pour l’agriculture biologique. L’Avenir en commun propose une stratégie claire : l’opt-out, c’est-à-dire la non-application des points des traités en contradiction avec notre programme.
  • Le programme de Yannick Jadot promet une “Europe de la défense”. Au contraire, l’Avenir en commun défend l’indépendance et l’autonomie stratégique de la France, sans alignement sur aucune puissance étrangère, ici les États-Unis d’Amérique


Vivre libres et citoyens

L’absence de réflexion quant à la citoyenneté et la démocratie est flagrante. L’éventualité d’une 6e République est clairement rejetée : il n’y a absolument aucun point sur les institutions. Les propositions en matière de sécurité et justice sont réduites à portion congrue. Sur la laïcité, Yannick Jadot se limite à des déclarations d’intention sans proposition concrète.

Chapitre 1 : Démocratie et institutions

Démocratie et institutions

  • Le programme de Yannick Jadot ne comporte aucune proposition relative à une évolution des institutions. Tout au plus, il évoque le fait d’inscrire dans la Constitution que la France est une République écologique. Cela ne dit rien de ce qu’il compte faire : s’accommode-t-il de la 5ème République? L’Avenir en Commun propose de mettre en place une Constituante et de passer à la 6ème République. 

Médias

  • Revenir sur la loi du 30 juillet 2018 sur la protection du secret des affaires
  • Renforcement des règles anti-concentration des médias. L’Avenir en commun est plus précis et propose une loi anti-concentration dans les médias
  • Loi de séparation des lobbys et de l’État
  • Réformer et augmenter la redevance audiovisuelle. S’il est nécessaire d’assurer des moyens suffisants à l’audiovisuel public et de réformer la redevance, cette proposition est trop floue pour être analysée. La redevance étant l’impôt le plus injuste de tous (chacun paie pareil, quel que soit le revenu), son augmentation en l’état serait cependant un mauvais coup pour les pauvres et les classes moyennes.
  • Créer un statut de l’entreprise de presse permettant de garantir des ressources propres inaliénables, sur le modèle des fondations ; Renforcer le pouvoir des journalistes dans les rédactions. Les propositions de l’Avenir en commun sont plus concrètes et par ailleurs conformes aux revendications syndicales majoritaires : protéger le secteur des intérêts financiers et politiques par un renforcement du statut juridique des rédactions, l’introduction d’une charte déontologique dans la convention collective et donner un droit d’agrément aux rédactions face à l’entrée d’un nouvel actionnaire, favoriser les coopératives de journalistes, travailleurs des médias et de lecteurs/spectateurs/auditeurs, attribuer des fréquences aux médias locaux et associatifs
  • Rehausser le plafond de la déduction d’impôt des dons de particuliers aux organes de presse de moins de 50 salariés. L’Avenir en commun ne partage pas l’esprit de cette mesure: pourquoi affaiblir les recettes de l’État pour financer les médias, quel que soit leur type ? 

Chapitre 2 : Sûreté et justice

Justice

  • Budget de la justice augmenté d’un milliard d’euros en cinq ans, avec embauche de 3.000 magistrats et 8.000 agents des tribunaux. Les effectifs et le budget proposés par Yannick Jadot sont très largement inférieurs aux besoin et ne nous ramèneraient même pas à la moyenne de l’OCDE

Sécurité

  • Mettre en place une police nationale de proximité. L’Avenir en commun est cependant plus précis sur les modalités : intégrer les effectifs de police municipale à la nouvelle police de proximité après une formation de quelques mois, la répartir en fonction de la taille de la population et des besoins objectifs, et la placer sous l’autorité fonctionnelle du maire et l’autorité hiérarchique du préfet et construire de nouveaux centres d’activités de police de proximité
  • Garantir le droit de manifester en appliquant les principes de non-violence, de désescalade, de légitimité, de nécessité, de proportionnalité et de précaution
  • Remplacer l’IGPN et l’IGGN par un organisme indépendant rattaché au Défenseur des droits
  • Abroger l’article 36 de la loi séparatisme sur la diffusion des images de violences policières. L’Avenir en commun propose d’abroger la loi séparatisme dans son intégralité et ne se limite pas à son article 36.
  • Scissionner le ministère de l’intérieur en un ministère “de la protection républicaine” et un ministère “des solidarités et de l’intégration” et rattacher les cultes au ministère de la justice. Cela ne dit rien de la politique envisagée

Terrorisme

  • Renforcer les moyens des services de renseignement consacrés à la lutte contre le terrorisme, tout comme la coopération entre ces services, en France, mais également aux niveaux européen et international grâce à un « Erasmus pour la police ». L’Avenir en commun est plus précis quant aux modalités de renforcement des moyens ainsi qu’aux missions des services : revenir sur la fusion de la direction de la surveillance du territoire (DST) et des renseignements généraux (RG) et privilégier l’infiltration humaine plutôt que le mirage du tout-technologique
  • Action plus forte sur la source financière des réseaux. L’Avenir en commun a des propositions concrètes : faciliter les poursuites contre les entreprises ou associations en cas d’activités illicites ou de fraude fiscale permettant le financement du terrorisme, instaurer comme peine principale la déchéance des droits civiques des personnes physiques qui y participent, et réquisitionner les entreprises qui collaborent avec les agresseurs

Addictions et drogues

  • Légalisation du cannabis


S’adapter au système de la nature

Yannick Jadot rejoint les propositions de l’Avenir en commun sur un grand nombre d’enjeux : sortir du nucléaire, reconnaître un crime d’écocide, lancer un plan d’investissement massif, etc. On note cependant l’absence du terme planification, quand l’Avenir en commun en fait le pilier d’une bifurcation écologique que le marché ne saurait assurer.

Chapitre 3 : Planification écologique et organisation du pays

Climat

  • Reconnaissance d’un crime d’écocide
  • Créer un grand ministère de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement. Cela ne dit rien de la politique envisagée
  • Création d’une Garde Nationale environnementale. Cette proposition n’est pas détaillée. L’Avenir en commun fait une proposition claire et précise : la conscription citoyenne. Ce service citoyen durera 9 mois, payés au SMIC pour les jeunes entre 18 et 25 ans. Il sera dédié à des tâches d’intérêt général (sécurité civile, protection de l’environnement) et pourra alimenter une garde nationale mobilisable en cas de catastrophe.

Organisation et aménagement du territoire

  • Zéro artificialisation des sols dans la construction 

Outre-mer

  • Accompagner financièrement les territoires ultramarins dans la dépollution et dans la mise en place des plans d’alimentation durable, en formant les agriculteurs à l’agroécologie. L’Avenir en commun propose des dizaines de mesures concrètes pour les Outre-mer et ne se limite pas à une mesure floue. Concernant l’alimentation, cela implique notamment un blocage des prix et un bouclier douanier afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

Chapitre 4 : Les grands défis de la bifurcation écologique

Investissement

  • Conditionnalité des aides publiques à des critères environnementaux et sociaux
  • “Règle d’or climatique”. Fin des dépenses néfastes à l’environnement en 2025, en réutilisant la moitié des économies réalisées pour l’accompagnement de la transition des acteurs économiques concernés
  • Adopter un plan d’investissement de 50 milliards d’euros par an. Il s’agit d’un investissement public de 20 milliards d’euros par an pour réussir une transition écologique et transformer les secteurs les plus polluants (bâtiments, transports, énergie, agriculture, industrie). L’autre moitié du plan sera dévolue à la « réparation » des services publics après la pandémie, notamment les écoles, les hôpitaux, les commissariats, les tribunaux, la culture.
  • Défense du mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières. Ce mécanisme est une extension du marché carbone européen et des droits à polluer. Les failles de ce dispositif encourageront au contraire les délocalisations. Nous défendons une taxe kilométrique et un protectionnisme écologique ambitieux.

Transports

  • Interdiction de la vente de véhicules neufs à carburant fossile en 2030
  • Les vols d’avion intérieurs interdits pour tout trajet pouvant être effectué en moins de quatre heures de train
  • Instaurer une TVA à 5,5 % sur les transports publics
  • Quatre milliards d’euros supplémentaires annuels dans le train pour ouvrir ou maintenir des petites lignes « du quotidien » et moderniser le réseau
  • 1.000 euros par an alloués par les employeurs à chaque salarié pour les trajets domicile-travail effectués en vélo, covoiturage et transports publics. Le plafond de ce forfait versé de façon facultative par les entreprises à leurs salariés est aujourd’hui fixé à 600 euros
  • L’Avenir en commun prévoit la nationalisation de la SNCF et le refus de la mise en concurrence. Il propose également de garantir des tarifs accessibles et de maintenir des guichets physiques dans les gares. Le programme de Yannick Jadot n’en parle pas. 
  • L’Avenir en commun prévoit la nationalisation des autoroutes. Le programme de Yannick Jadot ne l’évoque pas. 

Énergie

  • Sortir du nucléaire
  • Rendre gratuits les premiers kilowattheures d’électricité ou mètres cubes de gaz  et mettre en place une tarification sociale des dépenses énergétiques pour les ménages.
  • Mettre en place une aide de l’État pour permettre à chaque quartier, chaque village d’avoir son projet citoyen d’énergie renouvelable
  • Renationaliser l’EDF. Yannick Jadot se limite à une proposition de renationalisation d’EDF et non d’Engie, sans évoquer concrètement la fin de la libéralisation du marché de l’électricité et la création d’un pôle public de l’énergie  qui s’appuie sur EDF, Engie et les coopératives locales, comme l’AEC
  • Augmenter le chèque énergie.  L’Avenir en commun propose une mesure plus efficace et qui ne coûte rien à l’État : le blocage des prix des produits de première nécessité  et revenir sur les hausses de tarif du gaz depuis 2017, en utilisant pour cela les bénéfices réalisés par les opérateurs de gaz. 

Logement

  • Plan de rénovation des logements. Le programme de Yannick Jadot n’indique pas d’objectif chiffré. L’Avenir en Commun prévoit de rénover 700 000 logements/an. 
  •  Imposer la réalisation effective de 30 % de logements sociaux, avec rénovation thermique dans chaque commune
  • L’Avenir en commun propose de privilégier les rénovations complètes et d’interdire réellement la location des passoires thermiques. Le programme de Yannick Jadot ne l’évoque pas. 
  • L’Avenir en commun prévoit la formation des professionnels du bâtiment et le développement de l’éco-construction. Le programme de Yannick Jadot ne l’évoque pas. 

Agriculture et alimentation

  • Garantir aux paysans de pouvoir vivre dignement de leur travail L’AEC est plus concret et précis : Garantir des prix rémunérateurs aux producteurs par des prix planchers pour les agriculteurs, interdire les ventes à perte et mettre en place une caisse de défaisance pour reprendre les dettes agricoles des convertis au 100% bio et faire une réforme agraire pour encourager l’installation de nouveaux agriculteurs et permettre le développement d’un tissu de nombreuses exploitations à taille humaine
  • Tendre vers une agriculture 100 % biologique d’ici à 2050.
  • Interdiction des pesticides et engrais de synthèse, accompagnement des collectivités vers le 100% bio dans les cantines
  • Réforme de la PAC
  • Instaurer une TVA à 0 % sur le bio. Quelle garantie que cette baisse de TVA profite aux consommateurs et ne soit pas appropriée par les distributeurs ? L’Avenir en commun propose un plan complet pour instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles.

Déchets

  • Zéro déchet. Mais l’Avenir est plus ambitieux : nous proposons la création d’un service public de la réparation et du réemploi. Cette proposition est absente du programme de Yannick Jadot.
  • Sortir de la société du plastique. Yannick Jadot propose d’interdire les plastiques à usage unique en 2030. L’Avenir en commun est plus ambitieux : il prévoit leur interdiction immédiate.
  • Interdire la publicité sur les produits les plus polluants

Chapitre 5 : Protection des biens communs

Condition animale

  • Sortir de l’élevage industriel, interdire l’élevage en cage, accompagner les paysans vers des modèles évoluant en plein air

Eau

  • Garantir l’accès à l’eau grâce à une tarification sociale et la gratuité des premiers mètres-cubes d’eau
  • Contrairement à l’Avenir en commun, le programme de Yannick Jadot reste imprécis sur le thème de l’eau. Il n’évoque ni la nécessité de rénover les canalisations, ni la fourniture d’urgence de bouteilles d’eau là où l’accès à l’eau potable n’est plus assuré (plan ORSEC-eau) ni la reprise des dettes citoyennes.

Forêts

  • Sanctuariser 10% des forêts en libre évolution. L’Avenir en commun défend un objectif plus ambitieux : laisser au niveau national 25% de la surface de la forêt française en libre évolution.
  • Renforcer les moyens et réorienter la mission de l’Office national des forêts vers la protection. L’Avenir en commun propose également de mettre un terme à la privatisation de l’ONF.
  • Interdire les coupes rases dans les vieilles forêts et les limiter à 1 hectare dans les plantations. L’Avenir en commun est plus ambitieux : interdire les coupes rases sauf en cas d’impasse sanitaire avérée.

Biodiversité

  • Interdiction d’urgence du glyphosates et des néonicotinoïdes et diminution de moitié de l’usage des autres pesticides sur le mandat 


Unir pour bien vivre

Si certaines convergences peuvent être notées, les insuffisances des propositions de Yannick Jadot face à l’urgence sociale sont notables. Le renvoi d’une éventuelle baisse du temps de travail à des négociations ou le statu quo sur les retraites sont regrettables.

Chapitre 6 : La vie en état de pandémie permanente

Santé

  • Création de 10 000 lits psychiatriques sur le quinquennat
  • Reprise de la dette de l’hôpital public, augmentation du nombre de lits en fonction des besoins réels de la population, ratio d’encadrement minimum dans les EHPAD. Les propositions manquent de concret et de précision quant aux moyens envisagés
  • Contrainte d’installation pour éviter les déserts médicaux. Cette proposition floue ne permettra pas dans tous les cas de régler le problème des déserts médicaux. L’Avenir en commun propose d’actionner tous les leviers pour combattre les déserts médicaux : recrutement de médecins publics, augmentation des moyens des facultés de médecine pour permettre une véritable suppression du numerus clausus, mobilisation de la médecine libérale et hospitalière, coopératives médicales, etc.

Chapitre 7 : Plein emploi

Salaires

  • Augmentation immédiate de 10% du SMIC
  • Dégeler le point d’indice des fonctionnaires. L’AEC propose également des revalorisations, pour rattraper le gel du point d’indice et des négociations pour revoir les grilles indiciaires, notamment pour les plus bas salaires et dans l’Éducation nationale 

Emploi

  • Renforcement du CDI comme norme. Légalement, c’est le cas. Il faut donc des mesures concrètes, comme le propose l’Avenir en commun   : quota maximal de contrats précaires dans les entreprises (10 % pour les petites et moyennes entreprises (PME), 5 % pour les grandes entreprises), titularisation des précaires des trois fonctions publiques, hausse des indemnités de stage, fin des CDD déguisés en stage, requalification des travailleurs de plateforme en CDI. 
  • Mettre en place une convention citoyenne dès l’arrivée au pouvoir pour réfléchir notamment à la réduction du temps de travail. L’Avenir en commun propose clairement la réduction du temps de travail avec la mesure suivante : rétablir immédiatement la durée légale hebdomadaire à 35 heures (en majorant les heures supplémentaires, cotisations incluses, à 25 % pour les 4 premières et 50 % au-delà), passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ou de nuit, et favoriser leur généralisation par la négociation collective 

Retraites

  • Yannick Jadot propose de ne pas reporter davantage l’âge légal de départ à la retraite. Il entérine donc un âge légal de départ à 62 ans. L’Avenir en commun est plus ambitieux : il propose la retraite à 60 ans et 40 annuités. 

Droit des travailleurs

  • Instaurer 50 % de salariés dans les conseils d’administration des entreprises.  Le seuil est fixé à un tiers pour les entreprises de 500 à 2000 employés.
  • Créer un compte personnel de temps indemnisé utilisable tout au long de la vie 
  • Reconnaître la présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes
  • Reconnaître la dépression et le burn-out comme maladies professionnelles
  • Rétablir le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) et les facteurs de pénibilité supprimés en 2017
  • Abroger la réforme Macron de l’assurance-chômage
  • Renforcer l’inspection du travail et recruter 1000 nouveaux agents
  • Créer un chèque syndical pour permettre aux salariés de soutenir le syndicat de leur choix. Cette mesure ne permettrait pas de reconnaître la citoyenneté dans l’entreprise comme le propose l’AEC avec de nombreuses mesures, comme accorder aux comités d’entreprise un droit de veto suspensif sur les plans de licenciements et de nouveaux droits de contrôle sur les finances de leur entreprise

Chapitre 8 : Partage des richesses

Pauvreté

  • Revenu de base de 740 euros et personne avec moins de 918 euros. Pour l’Avenir en commun, il faut une garantie dignité pour que personne ne vive sous le seuil de pauvreté, soit 1063 euros par mois pour une personne seule.. À noter que la base programmatique du “pôle écologiste” propose elle une montant de 1 063 euros, comme l’Avenir en commun

Fiscalité

  • Individualiser l’impôt sur le revenu en supprimant le quotient conjugal et ajouter des tranches pour le rendre plus progressif. L’Avenir en commun est concret et précis et propose 14 tranches.
  • Rétablir les impôts de production qui ont été supprimés 
  • ISF climatique relevé à deux millions d’euros de patrimoine. L’Avenir en commun propose de rétablir et renforcer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), incluant un volet climatique visant à taxer les gros pollueurs. Il ne se limite donc pas à cet aspect
  • Abattement jusqu’à 200 000 euros sur les successions et supprimer toutes les exonérations sur les très riches. L’Avenir en commun propose d’augmenter les droits de succession sur les plus hauts patrimoines en comptabilisant l’ensemble des dons et héritages reçus tout au long de la vie et créer un héritage maximal de 12 millions d’euros (soit 100 fois le patrimoine net médian)
  • Hausse de la contribution climat énergie, modulée selon l’évolution des prix de l’énergie afin de ne pas pénaliser les ménages modestes. L’AEC défend plutôt l’instauration de droits de douanes sur critères écologiques, pour faire payer les entreprises importatrices et polluantes plutôt que les ménages. Il propose le blocage des prix des produits de première nécessité pour ne pas pénaliser les ménages modestes. 


Humaniser les personnes et la société

Les mesures avancées convergent avec l’Avenir en commun, comme le milliard contre les violences conjugales ou le droit de vote des étrangers. 

Chapitre 9 : Égalité

Égalité femmes-hommes

  • Un milliard d’euros pour la lutte contre les violences conjugales
  • Congé parental identique pour les deux parents, de 16 semaines dont huit obligatoires
  • Égalité salariale entre les femmes et les hommes
  • Mettre fin au quotient conjugal

Droits nouveaux

  • Changer la loi pour permettre aux personnes qui le souhaitent d’avoir une fin de vie choisie et assistée. On notera cependant que Yannick Jadot ne souhaite pas constitutionnaliser cette proposition, ce qui la mettrait facilement à la merci d’une majorité gouvernementale conservatrice
  • Ajouter dans la Constitution le droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse (IVG)

Droits LGBTI

  • Ouvrir la procréation médicalement assistée à toutes les femmes et aux hommes transgenres
  • Reconnaître la filiation des enfants nés de GPA à l’étranger pour les deux parents
  • Faciliter les parcours de transition pour les personnes transgenres et intersexes. L’Avenir en commun propose d’inscrire la liberté de changer de genre dans la Constitution, proposition qui mettrait cette liberté à l’abri d’une majorité gouvernementale conservatrice

Handicap

  • Déconjugaliser et renforcer l’allocation adulte handicapé (AAH)
  • Revaloriser les métiers de l’aide à domicile, notamment en rémunérant et en remboursant les temps de transport. L’Avenir en commun évoque également la revalorisation des conditions de travail et des parcours professionnels.
  • Créer une Agence de l’accessibilité universelle chargée de veiller au respect des normes d’accès aux services et transports publics, aux médias et aux sites internet essentiels pour les personnes en situation de handicap. L’Avenir en commun propose des mesures concrètes : permettre aux préfets de se substituer aux maires pour imposer les travaux et fermer les bâtiments privés ne respectant pas la loi, et imposer un plan de mise en accessibilité des transports
  • Garantir le droit au et du travail pour les personnes en situation de handicap. L’Avenir en commun propose une mesure concrète : pérenniser le financement de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap

Vieillesse

  • Revaloriser les métiers de l’accompagnement à l’autonomie par l’augmentation des salaires ainsi qu’une meilleure reconnaissance des diplômes et des parcours professionnels. 
  • Garantir l’accès à un accompagnement bientraitant et adapté aux besoins des personnes en perte d’autonomie. L’Avenir en commun propose des mesures concrètes : construire un service public de la dépendance, développer un réseau public de maisons de retraite aux tarifs harmonisés et accessibles, créer 10 000 places par an en EHPAD publics, former, qualifier et recruter en nombre suffisant le personnel nécessaire : au moins 210 000 personnes, etc.

République universaliste

  • Droit de vote des étrangers aux élections locales
  • Mettre en place le récépissé de contrôle d’identité

Chapitre 10 : Émancipation

Culture

  • Un plan d’un milliard d’euros pour aider la culture. Cela n’indique pas le contenu concret du plan
  • Mettre en œuvre des « droits culturels ». Ce concept est trop peu concret et n’indique pas le contenu concret de la politique
  • Dédier 25% du budget du ministère de la Culture à la création. Cela n’indique pas le contenu concret de la politique menée
  • Revenu garanti pour les artistes-auteurs qui ont vocation à vivre de leur création, et dont les métiers ne relèvent pas du régime de l’intermittence du spectacle. Le montant et les modalités de ce revenu ne sont pas précisé

Sport

  • Donner accès à chaque enfant à une heure de sport par jour et à chaque adulte 30 minutes, y compris dans les entreprises. Jadot ne précise pas les moyens concrets, contrairement à l’AEC : créer une association sportive dans tous les établissements scolaires du premier degré pour rendre gratuite et accessible la pratique d’une activité physique encadrée par des professionnels et favoriser la gratuité des activités sportives pour les populations les plus pauvres
  • Budget du sport triplé, à trois milliards d’euros. Les objectifs et modalités de dépense de ce budget ne sont pas précisées.

Chapitre 11 : Éducation et formation

Éducation

  • Recrutement de 65 000 enseignants. L’Avenir en commun propose d’en recruter 60 000 dès le début du mandat et de viser 19 élèves par classe à la fin du mandat par le recrutement de 160 000 enseignants au total
  • Deux heures minimum par semaine pour l’acquisition de « savoirs pratiques » (bricolage, jardinage, cuisine…) au collège

Enseignement professionnel

  • Augmenter les heures d’enseignement général essentielles pour la formation de la conscience citoyenne. L’Avenir en commun y ajoute le rétablissement du bac pro en 4 ans.
  • Renforcer l’enseignement professionnel sous statut scolaire et garantir une offre de filières attractive et adaptée aux enjeux de la transition. L’Avenir en commun propose concrètement d’augmenter le nombre de classes et de lycées professionnels et agricoles publics et d’ouvrir des lycées maritimes
  • Nous créerons des filières professionnelles pour tous les métiers et toutes les branches. Proposition peu concrète

Enseignement supérieur et recherche

  • Augmentation du budget de la recherche publique de 0,76 à 1% du PIB d’ici 2025. L’Avenir en commun propose un objectif plus ambitieux de 1,5 % en 2027
  • Suppression de Parcoursup 
  • Intégration progressive des classes préparatoires aux universités
  • L’Avenir en commun défend la gratuité totale de l’enseignement supérieur et propose de financer l’autonomie des jeunes par une garantie d’autonomie. Le programme de Yannick Jadot ne se positionne pas. 
  • L’Avenir en commun propose de lancer un grand plan pour l’immobilier universitaire, incluant la construction et la rénovation de laboratoires, d’amphithéâtres et lieux de vie sociale, citoyenne et étudiante et de construire 15 000 logements universitaires supplémentaires par an. Le programme de Yannick Jadot ne dit rien. 
  • L’Avenir en commun compte abroger la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU). Le programme de Yannick Jadot n’en dit rien. 


Ordonner le monde

Yannick Jadot ne présente aucune stratégie de rapport de force au sein de l’Union. Il assume une “Europe fédérale” et propose une “convention constituante pour l’Union européenne destinée à réformer les traités”. Cela ne dit rien du rapport à l’Union européenne que Yannick Jadot adoptera dans l’intervalle. Le rapport de force sera pourtant nécessaire pour mettre en œuvre certaines de ses propositions telles la TVA à 0% pour l’agriculture biologique. L’Avenir en commun propose une stratégie claire. Une fois Jean-Luc Mélenchon élu président de la République nous appliquerons notre programme quoi qu’il en coûte. Ainsi, nous assumons de vouloir appliquer le programme sur lequel nous aurons été élus par le peuple souverain, même s’il contrevient aux règles européennes. 

Chapitre 12 : Europe

Europe

  • Mise en place d’une Convention constituante pour l’Union européenne destinée à réformer les traités pour notamment mettre fin au Pacte de stabilité et de croissance. 
  • Aller vers une Europe fédérale

Chapitre 13 : Une diplomatie altermondialiste pour la paix

Diplomatie

  • Garder le siège de la France au Conseil de sécurité de l’Onu
  • Bloquer les importations en Europe de produits issus du travail forcé et des pays qui ne respectent pas la liberté syndicale
  • Renégociation des accords commerciaux et d’investissement pour les conditionner à des clauses environnementales et sociales
  • Accès des migrants au logement, au travail et à la santé, y compris les migrants « climatiques »
  • Proposition d’un « accord de Paris+ » sur le climat réunissant une coalition d’Etats pour des engagements contraignants. L’AEC propose de soutenir la création d’un tribunal international de justice climatique et environnementale après l’échec des nombreux accords non-contraignants précédents
  • S’opposer au projet Nord Stream 2 pour réduire notre dépendance au gaz russe. Le refus de ce pipeline est poussé par les États-Unis d’Amérique dans le but d’augmenter les tensions avec la Russie et de pouvoir exporter leur gaz de schiste à l’international. Il n’a donc aucun motif écologique mais répond simplement à un alignement atlantiste. 

Défense

  • Interdire les usages militaires de l’espace
  • Élaborer un nouveau Livre blanc sur la défense et préparer une nouvelle LPM pour mieux adapter notre stratégie de défense aux défis posés par le changement climatique et réduire la dépendance des armées aux énergies fossiles.
  • Renforcer le contrôle parlementaire sur les exportations d’armes
  • Lutter contre le mercenariat et limiter les activités des sociétés militaires privées, et encadrer strictement celui de “robots tueurs”
  • Une Europe de la défense pour rééquilibrer le partenariat transatlantique. Au contraire, l’Avenir en commun défend l’indépendance de la France et la sortie de l’OTAN. 

Chapitre 14 : Nouvelles frontières de l’humanité

Mer

  • Créer des aires marines et augmenter leur niveau de protection. Le programme de Yannick Jadot insiste sur la protection de l’Antarctique. L’Avenir en commun est très précis à ce sujet : “Défendre la gestion des pôles Arctique et Antarctique comme des biens communs de l’humanité, protégés des activités économiques qui pourraient détruire leurs écosystèmes par le pillage de leurs ressources sous-marines tels les minerais ou les hydrocarbures.”
  • Exploitation minière des grands fonds : l’Avenir en commun défend un moratoire sur les forages en Méditerranée et sur l’extraction minière en eaux profondes comme demandé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et promeut un traité international de protection des grands fonds marins.  
  • Pêche : l’Avenir en commun propose également de gérer durablement la ressource via la pêche artisanale, lutter contre les pratiques de pêche illégales et refuser la marchandisation de la politique commune des pêches au niveau européen

Numérique

  • Déployer la fibre et le réseau mobile sur tout le territoire. L’Avenir en commun donne un objectif précis pour la fibre : 2025
  • Former et accompagne les jeunes, les aînés et toutes les personnes en difficulté face aux outils informatiques. L’Avenir en commun propose des modalités d’action précises : garantir le maintien de guichets et de formulaires papier malgré la dématérialisation des services publics et la transformation numérique des administrations, déployer un service public de proximité pour accompagner les 20 % de Français en difficulté avec le numérique (illectronisme)
  • Offrir l’accès à la wifi gratuit dans tous les bâtiments publics. Des tarifs très sociaux seront mis en place pour les équipements numériques. L’Avenir en commun propose de garantir le droit à un accès minimal gratuit à Internet