Ce comparateur propose une réponse à chaque interrogation posée par 1 400 scientifiques dans une tribune parue récemment. Une liste de propositions contenues dans l’Avenir en commun est proposée en guise de réponse à chaque interrogation. Elle est bien sûr non exhaustive. Les 694 propositions contenues dans le programme l’Avenir en commun sont disponibles en librairie. Ce programme sera complété au fil de l’eau de livrets et de plans visant à détailler le caractère parfaitement exhaustif et opérationnel de ce programme.

Comment tripler le rythme des baisses des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2024, sans augmenter les inégalités sociales et territoriales ? Orienter les investissements de la France vers la neutralité carbone ? Agir sur les autres gaz à effet de serre, notamment le méthane ? Développer les puits de carbone, alors que nos forêts souffrent déjà du climat qui change ?

  • La deuxième partie du programme l’Avenir en commun s’intitule « S’adapter au système de la nature » et contient trois chapitres qui détaillent nos propositions en ce sens. Ils proposent d’opérer une bifurcation écologique en suivant la règle verte. C’est l’ensemble de l’organisation de l’État qui se mettrait au service de la planification écologique. Tous les domaines sont concernés : transports, énergie, agriculture, etc. La protection des biens communs tels que l’eau ou les forêts est une priorité. Bien sûr, la question sociale est au cœur de notre vision de l’écologie. Ainsi, la bifurcation écologique va de pair avec la justice sociale. Il s’agit donc de gouverner à partir des besoins essentiels. Les grands objectifs écologiques qui en découlent sont la clé du progrès humain.
  • Inscrire dans la Constitution le principe de la « règle verte », selon laquelle on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer
  • Relever les ambitions climatiques de la France avec pour objectif une baisse de 65 % des émissions en 2030 (au lieu de 40 % actuellement) et rendre public un bilan annuel
  • Adopter des lois-cadres instaurant une planification écologique et démocratique coordonnant les niveaux national et local
  • Lancer un plan massif de 200 milliards d’euros d’investissements écologiquement et socialement utiles
  • Utiliser cet argent pour investir et rétablir des pôles publics dans l’énergie, les transports et la santé afin de réindustrialiser le pays par des plans de filières au service de la bifurcation écologique
  • Faire des Outre-mer des territoires pilotes de la planification écologique et des circuits courts: autonomie énergétique et 100 % renouvelable, autosuffisance alimentaire, politique maritime, protection de la biodiversité
  • Défendre et reconstruire le maillage de transports en commun et de services publics, notamment dans les départements ruraux, les quartiers populaires et les Outre-mer, afin de garantir une distance maximale (de quinze à trente minutes, en voiture ou en transport collectif) entre tout lieu d’habitation et les services publics essentiels (école, gare, hôpital, bureau de poste)

Comment réduire notre dépendance aux énergies fossiles, sans augmenter la précarité énergétique, en accompagnant la reconversion de certains emplois et en formant une main-d'œuvre qualifiée pour satisfaire les nouveaux besoins ?

  • Ni les énergies fossiles ni le nucléaire ne sont une solution d’avenir. Un chapitre de l’Avenir en commun prévoit d’organiser le 100% d’énergies renouvelables et la rénovation énergétique. En effet, éradiquer la précarité énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre sont indissociables. La sobriété et efficacité énergétique sont la condition pour atteindre le 100 % énergies renouvelables. C’est aussi le moyen d’améliorer concrètement la vie de 12 millions de Français souffrant du froid. Cet objectif sera aussi source de milliers d’emplois.
  • Sortir du nucléaire : abandonner les projets d’EPR (European Pressurized Reactor – Réacteur pressurisé européen), planifier le démantèlement, la réhabilitation et la reconversion des sites nucléaires et de l’ensemble de leur bassin de vie
  • Mettre en place une convention collective unique pour les travailleurs du nucléaire et arrêter l’utilisation massive de la sous-traitance, tout en garantissant leur reconversion au fur et à mesure des fermetures de centrales
  • Favoriser partout sur le territoire le recours aux diverses sources d’énergie les plus adaptées aux conditions météorologiques et géographiques (pour lutter contre la méthanisation à outrance notamment)
  • Développer les énergies marines renouvelables (EMR) dans le cadre du plan de transition énergétique et d’une maîtrise publique des installations et réseaux
  • Refaire l’isolation d’au moins 700 000 logements par an
  • Mettre fin aux situations de précarité énergétique : privilégier les rénovations complètes, interdire réellement la location des passoires thermiques, renforcer les programmes de détection des passoires énergétiques, cibler les aides à la rénovation en fonction des revenus des ménages
  • Instaurer une tarification progressive de l’énergie et garantir la gratuité des premières quantités indispensables à une vie digne

Comment intégrer les enjeux environnementaux dans les accords commerciaux internationaux, pour diminuer notre empreinte carbone, la déforestation importée, la consommation d'eau ou de plastiques ?

  • Pour atteindre l’harmonie entre les humains et avec la nature, il faut rompre avec un système d’accumulation au détriment des peuples et de l’environnement. L’Avenir en commun propose donc de stopper les accords de libre-échange destructeurs. En application de la règle verte, il promeut le protectionnisme écologique.
  • À l’échelle globale : mettre fin aux accords commerciaux internationaux dont les conséquences affectent le climat et la biodiversité
  • Faire l’inventaire et l’évaluation des accords déjà appliqués, et imposer le respect des normes sociales et écologiques pour la commercialisation des produits importés en France
  • Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques (les émissions carbone et les pollutions, par exemple)
  • Rompre avec les accords commerciaux participant de l’augmentation de la déforestation importée
  • Assurer une traçabilité complète des importations afin de bannir de la commande publique celles liées à la déforestation et contraindre les entreprises à exclure ces produits de leurs approvisionnements

Comment transformer les filières agricoles, industrielles, touristiques, pour répondre aux impacts du changement climatique, au renchérissement des matières premières, à l'adoption de nouvelles normes internationales, aux attentes des consommateurs ?

  • Face aux impacts du changement climatique et au chaos du marché, une conclusion s’impose : la France ne doit dépendre de personne pour ses productions essentielles. Elle doit recouvrer sa souveraineté. La relocalisation est la clé. Elle permettra d’adapter les filières aux enjeux climatiques et écologiques tout en répondant aux attentes des consommateurs. La question agricole et alimentaire en est un bon exemple. Mais ce n’est pas tout. De nouvelles normes sociales et écologiques exigeantes sont requises. Le contrôle des prix et la hausse des salaires sont écologiques : c’est la condition d’accès du plus grand nombre à des productions de qualité.
  • Un plan expliquant comment nous allons bien nourrir tout le monde précise les premiers actes du gouvernement de l’Union populaire en ce sens.
  • Relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays
  • Engager un plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France dans les domaines stratégiques (semi-conducteurs, médicaments, etc.) et pour soutenir la bifurcation écologique (recyclage des batteries, aciers nécessaires aux énergies renouvelables, aluminium, etc.)
  • Instaurer une taxe kilométrique aux frontières de la France pour dissuader les délocalisations et l’importation de produits trop éloignés
  • Conditionner toute aide d’État aux grandes entreprises à des objectifs sociaux, écologiques et fiscaux contraignants, et exiger le remboursement des aides en cas de non-respect des contreparties
  • Rendre effectives les peines de réquisition d’intérêt général pour toute délocalisation ou fermeture d’activité
  • Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique, et créer 300 000 emplois agricoles
  • Porter immédiatement le SMIC mensuel à 1400 euros net
  • Encadrer le prix des produits alimentaires de première nécessité

Comment adapter les villes pour réduire leur vulnérabilité aux extrêmes chauds, secs et humides, selon une logique bas-carbone, tout en luttant contre l'habitat insalubre et le mal-logement, sans augmenter l'artificialisation des sols ?

  • L’Avenir en commun propose d’engager un plan global de rénovation de nos infrastructures pour les adapter au changement climatique. Dans les villes, garantir l’accès à l’eau et rénover les logements est aussi un moyen de lutter contre l’habitat insalubre. L’usage de matériaux biosourcés (bois, terre, paille) est une illustration concrète de la logique bas-carbone. Il y a 10 fois plus de logements vacants que de personnes à la rue. La mise en œuvre de notre plan « Zéro sans-abri » est une réponse concrète à l’équation posée.
  • Engager un plan global de rénovation de nos infrastructures pour les adapter au changement climatique
  • Rénover l’intégralité des réseaux d’eau et d’assainissement pour limiter les fuites, notamment dans les outre-mer
  • Accélérer la modernisation du réseau de lignes à haute tension et leur enfouissement
  • Réaliser un diagnostic national des ouvrages d’art (ponts, viaducs, digues, barrages) et les consolider
  • Refaire l’isolation d’au moins 700 000 logements par an
  • Développer une filière d’écoconstruction en matériaux biosourcés (dont bois, terre, paille)
  • Réquisitionner les logements vides et les remettre sur le marché dans des conditions qui respectent les critères du logement décent
  • En France, protéger concrètement les habitats et les espèces : lutter contre l’artificialisation des sols en empêchant notamment la multiplication des entrepôts géants

Comment se préparer à des événements climatiques extrêmes plus fréquents et plus intenses, renforcer les systèmes de gestion de crise et d'assurance et engager des moyens à la hauteur des enjeux d'adaptation et de résilience ? Anticiper les déplacements de populations, d'infrastructures et d'activités, notamment sur les littoraux, et considérer dès à présent le devenir des territoires les plus exposés ?

  • Le maître mot est la planification. Des opérateurs clés de l’État existent pour anticiper les aléas climatiques extrêmes ou encore anticiper la réorganisation du territoire à l’aune de l’érosion littorale et de la montée des eaux par exemple. Il s’agit de leur donner les moyens d’accomplir correctement leur mission. La conscription citoyenne proposée par l’Avenir en commun est aussi un moyen nouveau de faire face.
  • Donner les moyens humains et financiers à l’État et à ses opérateurs publics (comme le Cerema, l’Office national des forêts, l’Office français de la biodiversité ou Météo France) pour mener à bien leur rôle de planification
  • Mettre en place une conscription citoyenne de neuf mois, pour les femmes et les hommes de moins de 25 ans, rémunérée au SMIC – revalorisé – ; elle comprend une formation militaire initiale (avec droit d’objection de conscience) et des tâches d’utilité publique (secours aux personnes, sécurité civile, protection et réparation de l’environnement, appui à des associations labellisées d’intérêt général, appui à la population en cas de crise sanitaire)

Comment peser sur la diplomatie mondiale du climat et de la protection de l'environnement, afin que les États respectent leurs engagements et que l'accord de Paris joue véritablement son rôle ?

  • Les responsabilités sont forcément collectives. Ce qu’un pays déverse dans l’eau échouera sur la côte à l’autre bout du monde. Les entreprises criminelles et les pollueurs de masse doivent donc répondre de leurs actes. L’ONU est le seul organe légitime de la sécurité collective. Il est temps d’élargir dans ce cadre le droit international à l’impératif climatique et écologique. Nous plaidons pour une diplomatie écologique altermondialiste. Elle doit créer du droit contraignant là où il n’y en a pas.
  • Porter l’idée de la création d’une force d’intervention et de sécurité écologique sous l’égide de l’ONU et d’un traité de non-prolifération des énergies carbonées
  • Reconnaître un crime d’écocide
  • Soutenir la création d’un tribunal international de justice climatique et environnementale
  • Soutenir activement les négociations en cours d’un traité contraignant les multinationales à respecter les droits humains et l’environnement
  • Soutenir activement les négociations en cours d’un traité international de lutte contre les plastiques
  • Faire de la question de l’eau, de sa protection et de son accès pour tous un enjeu prioritaire de la politique internationale et de coopération de la France
  • Jouer un rôle actif dans les négociations pour un traité international de protection des grands fonds marins
  • Défendre la gestion des pôles Arctique et antarctique comme des biens communs de l’humanité, protégés des activités économiques qui pourraient détruire leurs écosystèmes par le pillage de leurs ressources sous-marines tels les minerais ou les hydrocarbures

Comment œuvrer pour que l'éradication de la pauvreté dans le monde soit combinée avec l'adoption de modèles de développement durable et l'émancipation des femmes ?

  • L’Avenir en commun propose de construire des coopérations altermondialistes et internationalistes. L’éradication de la pauvreté combinées au déploiement de modèles durables et à l’émancipation des femmes est possible. Elle passe par l’opposition aux accords commerciaux inégaux qui poussent à l’exil. Dans les pays du Sud, l’agriculture vivrière incombe majoritairement aux femmes. Réformer l’Organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation afin de promouvoir la souveraineté agricole partout dans le monde est une des clés de leur émancipation.
  • Agir pour la paix et respecter l’indépendance des États et la souveraineté des peuples
  • S’opposer aux accords commerciaux inégaux afin d’éviter aux migrants de devoir fuir leur pays
  • Intégrer le respect des règles fondamentales de l’Organisation internationale du travail dans les accords commerciaux
  • Réformer l’Organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) pour favoriser la souveraineté alimentaire, la régulation des marchés et la conversion écologique de l’agriculture
  • Réformer « l’aide au développement » apportée par l’Agence française de développement (AFD) pour qu’elle ne serve pas les intérêts des régimes oligarchiques et d’entreprises intéressées aux « partenariats publics privés ». Décider de son allocation avec les sociétés civiles sur place, dans un objectif de renforcement des droits humains et des souverainetés populaires, et non de mise en dépendance néocoloniale
  • Consacrer 0,7% du revenu national brut à une aide publique au développement débarrassée du carcan néolibéral