Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

La Fédération Hospitalière de France est une association loi de 1901 qui réunit plus de 1000 établissements publics de santé et structures médico-sociales (maisons de retraite et maisons d’accueil spécialisées autonomes), soit la quasi-totalité des établissements du secteur public.

Quelles seront vos priorités en matière de santé pour les 5 prochaines années ? Comment développer la prévention en santé ?

Nous n’avons pas attendu la crise sanitaire pour alerter sur l’état du système de santé. La crise est permanente, le système ne tient qu’au dévouement du personnel auquel on demande de faire toujours plus avec moins. L’heure n’est plus aux demi-mesures. 

Nous procéderons à une reconstruction ambitieuse de notre système de santé qui s’appuiera sur quatre piliers :

Concernant la prévention nous pensons que la santé n’est pas réductible aux soins techniques mais qu’elle doit prendre en compte les trois composantes physique, psychologique et sociale qui définissent un bon état de santé. Les inégalités sociales, le taux de pauvreté, la précarité, les conditions de travail, le système éducatif, l’alimentation ou la qualité du lien social influent de façon déterminante sur la santé. Un programme de santé cohérent doit être articulé avec des mesures sociales et environnementales qui contribuent à l’amélioration de l’état de santé de la population. C’est ce que propose l’Avenir en commun via notamment : l’instauration d’une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique, l’éradication de la pauvreté, la sécurisation des postes de travail ou encore la réduction des inégalités socio-économiques. 

Dans le cadre du plan de prévention, nous défendons donc les propositions suivantes :

Nous pensons que l’ensemble de ces propositions de santé publique permettront de prévenir et soigner tout le monde.

Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 a accéléré les utilisations du numérique en santé. Dans ce contexte, une autre de nos priorités sera la protection des données de santé des français.es.

Quelle place doit avoir, selon vous, l’hôpital public dans le système de santé de demain ?

L’austérité et la marchandisation ont disloqué nos établissements de santé, notamment les hôpitaux. L’Avenir en commun ambitionne de reconstruire le service public hospitalier, en permettant son accès à toutes et tous.

L’hôpital public doit être le cœur du système de soins. Son rôle central nous impose de le renforcer, mais aussi de le protéger de la surcharge. Nous devons donner à l’hôpital public tous les moyens nécessaires à son bon fonctionnement, en respectant ses acteurs. Sans épuisement des professionnels, sans exigence de rentabilité ou de performance. Il nous faut sortir d’urgence de la logique d’« hôpital-entreprise ».

Il est nécessaire que tous les autres acteurs jouent correctement leur rôle afin de ne pas surcharger le l’hôpital et d’assurer la pérennité de l’ensemble du système. Il nous apparait donc primordial, en premier lieu, de développer la prévention afin d’améliorer l’état de santé général, de limiter l’apparition de maladies exerçant une pression sur l’ensemble système de soins ou de les détecter précocement (cf. question 1). Il nous apparait également nécessaire d’assurer un accès aux soins primaires de proximité sur l’ensemble du territoire afin d’éviter la surcharge inutile des services d’urgences et des hôpitaux (cf. question 5).

La coopération doit remplacer la concurrence entre les différents compartiments de l’offre de soins. Les pouvoirs publics ont le devoir de créer les conditions nécessaires à la coopération. Il convient pour cela de revoir toute l’organisation des différentes instances de gouvernement de notre système de santé et de créer des structures favorisant la démocratie sanitaire. Nous voulons donc :

Les évolutions démographiques montrent que les besoins d’accompagnement du Grand Âge seront immenses à court et moyen terme. Quelle sera votre réponse à ce mur démographique ?

Il faut faire face à la perte d’autonomie individuelle collectivement. Garantir des conditions de vieillesse digne est un enjeu de civilisation humaine. Nous voulons sortir du modèle actuel de maltraitance institutionnelle de nos aînés et des personnes qui s’en occupent, majoritairement des travailleuses. 

Face aux évolutions démographiques et aux besoins d’accompagnement du Grand âge, nous proposons de construire un service public de la dépendance : 

En ce qui concerne l’accompagnement des personnes touchées par des maladies neuro-évolutives en particulier (plus de 1 800 000 cas estimés d’ici 2050, ce qui représenterait 9,6% des plus de 65 ans), les besoins actuels sur le terrain, pour la qualité de vie des personnes affectées et leurs proches, sont déjà énormes. Il convient de rééquilibrer les financements publics, tant au plan de la recherche que de la prise en charge, en allouant ici et maintenant des moyens plus importants pour :

La volonté politique ne se concrétise que si les moyens financiers suivent. Les dépenses liées à la construction du service public de la dépendance sont budgétées dans notre programme. 

L’hôpital connait une crise d’attractivité et manque de professionnels, médecins comme soignants. Comment répondre durablement à cet enjeu ?

Pour que l’hôpital public redevienne humain et attractif, la priorité est l’amélioration des conditions de travail pour tous les corps de métiers. Nous proposons donc de :

Les carences en matière de permanence des soins ambulatoires ou d’accès à un médecin libéral conduisent à un report de l’activité sur l’hôpital et accentuent les inégalités. Quelle(s) réponse(s) pour mieux organiser l’accès aux soins ?

La lutte pour enrayer la désertification médicale du pays et garantir un accès aux soins primaires pour tous nécessite un plan national à court, moyen et long terme. Il n’y a pas de solution simple et miracle, le phénomène est généralisé et déshabiller un secteur en tension pour habiller un autre n’a pas de sens. Il faut mobiliser tous les leviers disponibles. Dans cet objectif, nous proposons de :

Favoriser l’exercice des soins primaires en équipes (médecins, infirmier·es, kinésithérapeutes, diététicien·nes, médiateur·ices de santé, etc.) et leurs liens avec les hôpitaux publics de secteur. Ces centres seront aussi des lieux de formation privilégiés pour les étudiant·es se destinant à l’exercice des soins primaires. L’appétence des jeunes médecins pour l’exercice salarié et en équipe trouvera ainsi un débouché.