Comité de défense de l’hôpital Beaujon

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Réponse à la lettre du Comité de défense de l’hôpital Beaujon

À l’attention du comité, 

La création d’un nouvel hôpital devrait toujours être une bonne nouvelle. Elle devrait être synonyme d’un meilleur accès aux soins pour toutes et tous, de davantage d’emplois utiles, de délais d’attente et de distances à parcourir moins importantes. Dans la continuité des incroyables progrès réalisés par la médecine moderne, cette création devrait constituer un nouveau progrès humain.

Il n’en est rien. Le projet d’hôpital Grand Paris Nord, comme bien d’autres projets d’hôpitaux « géants » issus de fusions, est en réalité un projet de régression du service public. Il conduirait à la suppression de plusieurs centaines de lits par rapport à la situation actuelle, ainsi que la fermeture de la maternité de Bichat. C’est pourquoi nous y sommes résolument opposés, comme notre groupe parlementaire a pu le rappeler à de nombreuses occasions durant le mandat.

Ce projet s’inscrit dans la logique générale de l’« hôpital entreprise » et de la vision purement comptable du service public de santé qui a conduit à la situation dramatique que nous connaissons. Les arguments avancés par les défenseurs du projet, du gouvernement à l’AP-HP, sont ceux qui l’ont déjà été pour défendre les suppressions de lit partout en France. Nous en avons tous constaté les conséquences durant la crise sanitaire. Cela ne masque en réalité qu’une politique budgétaire qui vise à adapter l’hôpital à des objectifs financiers plutôt qu’aux besoins réels de santé. Il y a urgence à inverser la logique.

Nous proposons pour notre part d’engager un véritable plan de reconstruction de l’hôpital public avec l’embauche de 100 000 soignant·es, d’ouvrir des services d’urgences et de maternités de proximité, la réouverture de lits dans tous les hôpitaux, avec l’objectif d’un taux de lits vacants disponibles de 20 % pour gérer les variations d’activité, ainsi que l’augmentation de 5 % par an en moyenne du budget de l’hôpital public.

Pour remplir ces objectifs, il est nécessaire de maintenir les hôpitaux Beaujon et Bichat et de débloquer des moyens pour les moderniser. La création d’un nouvel hôpital en Seine-Saint-Denis, par exemple sur une partie du site du futur village olympique, sera immédiatement mise à l’étude : ce site permettrait de desservir le nord de Saint-Ouen, le sud de Saint-Denis, l’Île-Saint-Denis et Gennevilliers, territoires aujourd’hui éloignés des hôpitaux Bichat ou Delafontaine.

La réalisation de ce projet contribuera à notre objectif d’assurer que chaque Français ait accès à un service de santé public à moins de 30 minutes, là où le projet actuel dégraderait la situation. 

Nous vous exprimons tout notre soutien dans votre combat et vous assurons que nous continuerons nous aussi à nous mobiliser pour pouvoir mettre enfin un terme à cette politique de santé dangereuse. 

Jean-Luc MÉLENCHON
Député des Bouches-du-Rhône
Candidat à l’élection présidentielle

Éric COQUEREL
Député de Seine-Saint-Denis