Conseil National Autoproclamé de la Vieillesse

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Nous répondons ci-dessous aux propositions du Conseil National Autoproclamé de la Vieillesse.

  1. Notre première revendication est la création d’un Conseil National Consultatif des Personnes Vieilles (CNCPV).

Notre projet est de construire une société solidaire qui reconnaisse nos anciennes et nos anciens comme des citoyennes et citoyens à part entière, acteurs et actrices de leur vie, comme de la vie sociale, capables de prendre part aux services qui les concernent et sources d’utilité publique. En ce sens, nous sommes favorables à la création d’un conseil national consultatif des personnes vieilles.

  1. Notre deuxième souhait est que tous les citoyens âgés puissent avoir accès à leurs droits, à tous leurs droits, et puissent les exercer.

L’accès aux droits de toutes et tous est un objectif fondamental pour l’Union populaire. Chacune et chacun doit pouvoir exercer sa pleine et entière citoyenneté. Il faut pour cela lever les obstacles culturels, sociaux, législatifs, réglementaires, physiques parfois. C’est la responsabilité des pouvoirs publics.

Il faut, en premier, réduire les situations de handicap vécues au quotidien par plusieurs millions de nos concitoyen·nes en garantissant l’accessibilité totale de tous les lieux, et notamment des services publics : objectif « zéro obstacle ».

Nous proposons par exemple de systématiser la mise en œuvre de la démarche « Villes amies des aînés » dans les collectivités afin d’avoir un territoire adapté à tous les âges de la vie.

Nous garantirons une meilleure accessibilité de l’espace public, une offre de transport adaptée et des alternatives au tout numérique.

Nous encouragerons les solutions innovantes d’habitat (cohabitation intergénérationnelle et solidaire, habitat participatif…), prises en charge par un système de solidarité, imposerons 100 % de logements accessibles dans les constructions neuves. L’État participera au financement des travaux d’adaptation des logements anciens.

  1. Nous ne voulons plus des EHPAD tels qu’ils fonctionnent actuellement.

Chacun a droit à des conditions de vieillesse dignes : c’est un enjeu de civilisation humaine. Il faut sortir du modèle actuel de maltraitance institutionnelle de nos personnes âgées et des travailleuses et travailleurs qui s’en occupent – en grande majorité des femmes. 

D’abord, nous interdirons la possibilité de faire du profit sur les EHPAD. Il n’y a aucune raison que l’argent payé par les personnes âgées, leurs aidants ou par la collectivité vienne nourrir les profits des actionnaires. Tout doit aller au grand âge. 

Ensuite, nous formerons, qualifierons et recruterons des personnels pour porter le ratio minimal à 6 personnels pour 10 résidents. C’est indispensable pour garantir des conditions de vie dignes pour les résidents et des conditions de travail décentes pour les personnels. Nous recruterons pour cela 210 000 personnels pour les EHPAD existants, ansi que 35 000 pour créer 10 000 nouvelles places en EHPAD. 

Enfin, nous changerons de modèle dans nos EHPAD qui ressemblent trop souvent à des hôpitaux ou des endroits de passage. Nous en ferons de véritables lieux de vie, à taille humaine, avec une approche davantage centrée sur la personne, ses choix, ses aspirations, sa qualité de vie, et sur ses liens avec la société.

  1. Nous appelons de nos voeux une médecine qui s’intéresse à notre qualité de vie

Pour l’Union populaire, il faut adopter une approche intégrée des politiques publiques et réorienter le système de santé vers la prévention. La santé n’est pas réductible aux soins techniques mais doit prendre en compte les composantes physique, psychologique et sociale qui définissent un bon état de santé. 

Les inégalités sociales, le taux de pauvreté, la précarité, les conditions de travail, le système éducatif, les conditions d’alimentation ou la qualité du lien social influent de façon déterminante sur la santé. Un programme de santé cohérent doit être articulé avec des mesures sociales et environnementales qui contribuent à l’amélioration de l’état de santé de la population. 

C’est ce que propose l’Avenir en commun via notamment la promotion de l’agriculture écologique et paysanne, l’éradication de la pauvreté, la sécurisation des postes de travail ou encore la réduction des inégalités socio-économiques. 

Nous proposons notamment également de faire du plan national santé environnement (PNSE) un moyen d’éradiquer les maladies chroniques liées à la malbouffe et à l’exposition aux pollutions. 

  1. Nous voulons qu’il soit donné une priorité au suivi et à l’accompagnement des personnes âgées les plus précaires et les plus dépendantes.

Lutter contre la précarité et la pauvreté qui touche de plus en plus les personnes âgées est une priorité pour l’Union Populaire. 

Nous défendons le système de retraite par répartition et la solidarité intergénérationnelle avec un âge légal de départ à la retraite à 60 ans à taux plein pour 40 annuités de cotisation. 

Les pensions pour une carrière complète seront portées à minima au niveau du SMIC, revalorisé à 1 400 euros net par mois. Les périodes passées au revenu de solidarité active (RSA) permettront de valider des trimestres en vue de la retraite. L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, ou minimum vieillesse) sera portée au niveau du seuil de pauvreté. Enfin, les montants des retraites seront revalorisés chaque année et indexés sur les salaires.

Nous donnerons des moyens supplémentaires aux Départements et aux communes pour assurer un suivi social de qualité et adapté aux personnes précaires et dépendantes. Cela suppose notamment de rétablir un maillage fin de services publics de proximité, pour que chacune et chacun ait accès à des permanences d’accès aux droits et d’accompagnement social à proximité de chez soi. Notre plan d’action dédié à la lutte contre la pauvreté détaille ces éléments précisément ainsi que leur chiffrage.

Nous mettrons également en place une politique nationale ambitieuse de compensation de la perte d’autonomie, à vocation globale et universelle. Cela passera par la création d’un véritable cinquième risque doté des financements nécessaires, contrairement aux opérations de communication actuelles.

  1. Enfin, nous souhaitons être davantage reconnus comme utiles à tous les niveaux de la société.

Dans notre projet de société, la dernière partie de la vie, que l’on nomme vieillesse, est avant toute chose une formidable opportunité de s’engager dans la transmission des ressources acquises tout au long de la vie, à ses proches bien sûr, mais également à l’ensemble de la communauté. 

Nous souhaitons donc encourager toutes les actions favorisant l’engagement des personnes âgées au sein même de la société, dans des activités qui leur permettent de rester actifs et d’avoir un rôle social valorisant.

Cela passe notamment par le renforcement du soutien aux associations, dont les moyens doivent être augmentés et pérennisés dans la durée, comme le propose l’Avenir en commun. 

Cette dimension n’a jamais été prise en compte dans les débats sur les réformes des retraites. Elle est pourtant essentielle. Les retraités sont essentiels pour l’activité du pays : ce sont notamment eux qui animent majoritairement les associations d’aides sociales, d’aides aux devoirs, de protection de l’environnement. À chaque fois que l’on repousse l’âge de départ en retraite, ce sont des milliers d’associations que l’on sacrifie. Nous refusons cette logique.