Éric Piolle, maire de Grenoble, est candidat à la primaire du pôle écologiste, regroupant Europe Ecologie les Verts et ses alliés, en vue de l’élection présidentielle de 2022. Il dispose d’un site internet “Une certaine idée de demain” sur lequel il a dernièrement publié un document intitulé « Plan pour une transition écologique génératrice d’emplois et de justice sociale : transformer nos problèmes en emplois »
Ce document est organisé en 9 objectifs et 8 engagements. Nous reprenons cette trame pour analyser les propositions les plus saillantes
Convergences avec l'AEC
- Prendre en compte les effets du changement climatique sur l’agriculture, la viticulture et le littoral notamment
- Les infrastructures de réseau doivent être entièrement publiques
- Rénover 700 000 logements par an
- Investir dans le développement du transport ferroviaire
- Embauches massives dans de nombreux secteurs (santé, éducation, recherche publique, etc.)
Points de l’AEC n’apparaissant pas
- L’Assemblée constituante
- La règle verte
- L’interdiction des pesticides
- Les problématiques des outre-mer
- La refonte en 14 tranches du système d’impôt
- La retraite à 60 ans
- La réduction du temps de travail
Désaccords ou nuances avec l'AEC
- Déclencher un référendum constitutionnel (article 11) pour proposer d’intégrer le climat dans la constitution, le RIC, la fin du présidentialisme, la proportionnelle et l’indépendance du parquet (alors que l’Avenir en commun souhaite réunir une Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution)
- Conditionner les diminutions de cotisations sociales des trois derniers quinquennats au respect d’un cahier des charges social et environnemental (l’Avenir en commun vise à revenir sur les allégements récents qui ont affaibli le financement de la sécurité sociale sans aucun effet bénéfique sur l’emploi)
- Conditionner le crédit impôt recherche à des objectifs de transition écologique (l’Avenir en commun propose de supprimer ce dispositif coûteux et inefficace. Par exemple, Sanofi a bénéficié d’1,5 milliard d’euros de Crédit d’Impôt Recherche tout en fermant la plupart de ses centres de recherche en France, qui sont passés de 18 à 3 en quelques années. Les plans de licenciements s’y poursuivent)
Les 9 objectifs d’Eric Piolle :
Relocaliser et écologiser notre agriculture
- Sortir de l’élevage industriel
- Sanctuariser les terres comme un bien commun et en finir avec l’artificialisation des terres
- Protéger la biodiversité et notre santé
- Réorienter les subventions à l’agriculture française
- Réglementer et protéger les usages de l’eau (bien que ne comportant aucune proposition concrète)
- Adapter l’agriculture et la viticulture aux effets du changement climatique
Protéger les océans et soutenir la pêche artisanale
- Améliorer la protection des Aires Marines Protégées
- Mieux prendre en compte l’adaptation au changement climatique et particulièrement les risques liés à la hausse du niveau de la mer
- Accélérer la transition écologique du transport maritime
Défendre les forêts, conserver une planète habitable
- Définir une stratégie nationale sur les forêts.
- Protéger 10 % des forêts françaises dans des zones en libre évolution (bien que moins ambitieux que l’Avenir en commun)
- S’opposer à l’application du traité de libre-échange avec le Mercosur
- Interdire les coupes rases dans les vieilles forêts et les limiter à un hectare dans les plantations (l’Avenir en commun propose d’interdire les coupes sauf en cas d’impasse sanitaire avérée)
Transformer les performances environnementales de l’industrie et du numérique
- Les infrastructures de réseau doivent être entièrement publiques
- Mettre en place des logiciels libres dans toutes les administrations et les établissements scolaires du primaire au supérieur, promouvoir les communs numériques
- Définir une stratégie d’investissement industriel de l’Etat et un outil de pilotage de cette stratégie. Quand cela est nécessaire, des prises de participation au capital d’entreprises stratégiques (l’Avenir en commun propose la nationalisation d’entreprises stratégiques, comme dans la domaine de l’énergie ou de la santé)
Rénover l’ensemble du parc bâti d’ici 2050
- Rénover 700 000 logements par an
Développer les énergies renouvelables et organiser la sortie du nucléaire pour une France sans pétrole
- Accompagner la sortie des énergies fossiles
- Déployer de nouveaux parcs éoliens terrestres et offshore
- Accompagner la sortie du nucléaire
Réduire les déchets et favoriser le recyclage et le réemploi
- Créer des ateliers de réparation
- Investir dans les centres de compostage et de méthanisation (bien que l’Avenir en commun précise qu’il faille lutter contre la méthanisation à outrance)
- Fortement limiter la publicité
- Allonger les durées de vie des produits
Devenir un pays précurseur des transports sobres et partagés
- Investir dans le développement du transport ferroviaire
- Diminuer le trafic aérien intérieur
Être fer de lance de la transition en Europe et dans le monde
- Mandat de la BCE revu pour intégrer comme principe directeur la lutte contre le changement climatique et le chômage
- Meilleur traitement de la dette des pays démunis, dont des annulations
- Promotion du « juste échange, troisième voie entre le libre-échange et le protectionnisme » avec critères de localité et de durabilité dans les marchés publics européens
Les 8 engagements d’Eric Piolle :
Gouverner autrement
- Instaurer la proportionnelle aux élections législatives
- Intégrer dans l’article 1 de la Constitution la protection de l’environnement et du Climat, avec l’obligation de résultat et le principe de non-régression (ce qui se rapproche de la proposition de l’Avenir en commun de constitutionnaliser la règle verte, selon laquelle on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer)
- Sortir de la monarchie présidentielle par une pratique du pouvoir concertée et la suppression du pouvoir de nomination du Président (article 13) et de la possibilité de l’appropriation des pleins pouvoirs (article 16) (ces mesures ne mettront pas un terme à la monarchie présidentielle qui est inhérente à la constitution de la 5ème République. L’Avenir en commun souhaite ainsi convoquer une Assemblée constituante qui sera chargée de rédiger une nouvelle constitution)
- Déclencher un référendum constitutionnel (article 11) pour proposer d’intégrer le climat dans la constitution, le RIC, la fin du présidentialisme, la proportionnelle et l’indépendance du parquet (alors que l’Avenir en commun souhaite réunir une Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution)
- Redonner un pouvoir d’agir au peuple avec un référendum d’initiative citoyenne délibératif (alors que pour l’Avenir en commun, le référendum d’initiative citoyenne permettra aux citoyens qui réunissent suffisamment de signatures, le droit de révoquer des élus, convoquer une Constituante, proposer ou abroger une loi)
- Changer le calendrier pour les élections législatives et présidentielles pour qu’elles aient lieu conjointement dès 2027
Renforcer l’accès de toutes et tous à la santé et privilégier l’approche préventive
- Ouvrir des lits et embaucher des soignants
- Revaloriser les métiers d’infirmière et de sage-femme
- Investir dans la psychiatrie
- Renforcer les services aux personnes dépendantes
Construire une école égalitaire et émancipatrice
- Embaucher des enseignants et personnels éducatif
- Porter l’ambition de la mixité scolaire et de la justice sociale (fin de Parcoursup par exemple).
- Rétablir les dispositifs type Réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté (RASED)
Développer une culture de la sensibilité et de l’expérience collective (culture, sport, éducation populaire)
- Généralisation de l’éducation artistique et culturelle de la maternelle au lycée
- Soutenir les associations d’éducation populaire
Adopter une fiscalité plus écologique et plus juste
- Hausse de l’impôt sur les revenus les plus hauts (cependant, aucun chiffrage n’est proposé, quand l’Avenir en commun propose notamment de passer l’impôt sur le revenu à 14 tranches
- Mettre en place un ISF climatique
- Conditionner les diminutions de cotisations sociales des trois derniers quinquennats au respect d’un cahier des charges social et environnemental (l’Avenir en commun vise à revenir sur les allégements récents qui ont affaibli le financement de la sécurité sociale sans aucun effet bénéfique sur l’emploi)
Investir dans une recherche au service de la transition
- Augmenter le budget de la recherche publique et revenir sur les suppressions de postes
- Conditionner le crédit impôt recherche à des objectifs de transition écologique (l’Avenir en commun propose de supprimer ce dispositif coûteux et inefficace. Par exemple, Sanofi a bénéficié d’1,5 milliard d’euros de Crédit d’Impôt Recherche tout en fermant la plupart de ses centres de recherche en France, qui sont passés de 18 à 3 en quelques années. Les plans de licenciements s’y poursuivent)
Protéger, accompagner, valoriser les travailleurs, les retraités et les plus fragiles
- Garantie d’emploi pour toutes les personnes travaillant dans des secteurs économiques impactés par la transition
- Négociation avec les partenaires sociaux pour améliorer notre système de retraite par répartition (à partir de 100% du SMIC pour une carrière complète, zéro pension sous le seuil de pauvreté)
- Abrogation de la réforme de l’assurance-chômage
- Revalorisation des bas salaires d‘au moins 10 % : par une conférence sociale rassemblant les syndicats et le patronat (l’Avenir en commun propose de porter immédiatement le smic à 1400 euros nets)
- Créer un revenu minimum garanti dès 18 ans (une proposition non chiffrée, quand l’Avenir en commun privilégie une garantie dignité pour que personne ne vive sous le seuil de pauvreté)
Mener des actions volontaristes en matière d’égalité femmes-hommes
- Revaloriser les métiers du lien
- Mettre en place un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles
- Former tous les fonctionnaires sur les questions d’égalité de genre