AFEF (Association française pour l’enseignement du français)

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Organiserez-vous une large concertation démocratique sur l’école ? Si oui, comment vous y  prendrez-vous, avec quels moyens ? 

Notre projet pour l’école est inséparable de notre projet de société. 

L’école est en effet le pilier de la République : elle forme des citoyen·nes libres. Elle prépare le futur de la nation. Face aux grands défis, notamment écologiques, elle doit amener chaque enfant au plus haut niveau de qualification.

À l’heure du défi climatique, l’école doit jouer un rôle décisif dans la préparation de la bifurcation écologique. Alors que les inégalités n’ont jamais été aussi fortes et que la société est traversée par de multiples tensions, elle doit s’affirmer comme un espace de coopération et d’échanges, plutôt que de concurrence et de compétition. Creuset du peuple en formation, elle doit devenir le lieu de l’éducation à l’intérêt général où l’individu se prépare à l’exercice d’une citoyenneté enrichie de nouveaux droits.

Nous voulons créer l’école commune de la 6e République. Pour fonder cette 6e République, nous nous engageons, dès les premiers mois du mandat, à convoquer un référendum pour engager un processus constituant pour passer à la 6e République. Aucun parlementaire des anciennes assemblées ne pourra siéger dans cette Assemblée constituante et ses délégués ne pourront être candidats aux élections suivant l’entrée en vigueur de la Constitution. Le projet de Constitution proposé par l’Assemblée constituante sera soumis à référendum après deux ans de travaux. 

La rédaction de la constitution de la 6e République permettra de redéfinir collectivement le rôle de l’école. En découlera une politique éducative qui trouvera une traduction législative et réglementaire.

Quel engagement prenez-vous sur les salaires de la fonction publique ? 

Nous nous engageons à dégeler le point d’indice et à revaloriser les traitements ; ceux des personnels de l’Education nationale seront augmentés de 30 % en moyenne. Ces augmentations se feront sans imposer de missions supplémentaires.

Comment lutterez-vous contre les inégalités socio-scolaires : financières et territoriales ? 

L’égalité est au cœur de notre projet pour l’école. Nous proposons plusieurs leviers pour mettre fin aux trop nombreuses inégalités qui ont été creusées au cours du quinquennat actuel et des précédents :

  • le recrutement de 160 000 enseignants supplémentaires au cours du quinquennat à venir, afin d’abaisser l’effectif moyen par classe à 19 élèves, en donnant la priorité aux classes de pré-élémentaire, à la voie professionnelle et aux établissements relevant de l’éducation prioritaire.
  • la gratuité réelle de l’école pour que l’absence de moyens financiers ne soit plus un obstacle pour les enfants des familles les plus modestes : gratuité des cantines, des manuels, des fournitures scolaires, des transports, des sorties scolaires, du péri-scolaire…
  • le retour à un cadre national des enseignements et des diplômes, avec notamment un fléchage des horaires disciplinaires, y compris les dédoublements, et un retour à un baccalauréat national, avec des épreuves nationales et terminales.
  • la mise en place d’une carte sociale mettant fin à la ségrégation scolaire
  • la modulation du financement des établissements privés en fonction leur respect de la carte scolaire

Pour réduire les inégalités territoriales, nous engagerons un grand plan de construction d’établissements scolaires, notamment des lycées professionnels. Nous comptons ainsi renforcer le maillage territorial des établissements publics afin de réduire le temps de transport des élèves et de fournir à toutes et tous la possibilité de suivre la formation de son choix. Nous proposerons aussi des places d’internat gratuites dans les établissements professionnels.

Comment organiserez-vous une formation approfondie et renforcée des enseignant·es dans  les domaines pédagogique, didactique, universitaire ? 

Nous renforcerons la place de la formation disciplinaire dans les concours et intégrerons à la formation des enseignants une solide formation à la sociologie de l’éducation, la pédagogie, la psychologie de l’enfant et de l’adolescent et à la lutte contre les discriminations. Nous appliquerons le droit à la formation continue, sans autorisation préalable du chef d’établissement et soutiendrons la recherche en éducation.

Nous développerons des partenariats entre l’Éducation nationale et des mouvements pédagogiques agréés (dont les associations de spécialistes), en augmentant le nombre d’heures de décharge qui leur sont attribuées.

Enfin, pour faire face à la crise du recrutement et élargir le vivier des candidatures, nous mettrons en place un pré-recrutement dès la classe de terminale.

Prenez-vous l’engagement de reconstituer un collectif autour de l’Éducation ? Si oui,  comment ? 

L’éducation est une question qui doit être investie collectivement.

Nous ferons des parents des acteurs de la vie des établissements, en créant un statut des parents d’élèves délégués et en garantissant la présence d’espaces pour les parents de la maternelle au lycée, en organisant des interventions des personnels médico-sociaux, des psychologues de l’Education nationale, des personnels de vie scolaire, afin de favoriser la continuité entre familles et écoles.