Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Réponse à l’APPEP

Nous partageons vos préoccupations et votre diagnostic, malheureusement sombre, au sujet de l’état de notre système scolaire, qui a particulièrement été abîmé par le quinquennat qui est en train de se terminer. Notre projet tout entier nous semble aller dans le sens de ce que vous proposez.

Nous pensons qu’il est urgent d’opérer un changement radical de paradigme et que la réélection d’Emmanuel Macron serait lourde de conséquences et ferait vivre à l’école publique une crise semblable à celle que traverse aujourd’hui l’hôpital public.

Notre projet est de reconstruire une école de l’égalité et de l’émancipation, une école débarrassée des influences, une école faite pour les enfants qui n’ont que l’école pour apprendre.

L’enseignement de la philosophie est central dans l’objectif d’émancipation qui est le nôtre. Il permet en effet de donner aux élèves les outils nécessaires pour exercer leur esprit critique face aux influences diverses. Nous pensons que les enseignants, notamment ceux de philosophie, en transmettant des savoirs, permettent au quotidien de lutter contre les idéologies complotistes et qu’il n’est pas nécessaire de leur donner pour cela des consignes venues d’en haut mais qu’il faut leur accorder toute confiance pour exercer leur métier.

L’abaissement des effectifs par classe et la possibilité d’avoir des heures dédoublées, notamment dans la voie technologique pour la philosophie, est aussi une condition nécessaire pour donner aux enseignants les moyens de transmettre ces savoirs à tous les élèves. C’est pourquoi notre objectif est d’atteindre une moyenne de 19 élèves par classe à la fin du quinquennat.

L’école doit par ailleurs être débarrassée de toutes les influences qui se sont immiscées en son sein. Pour cela nous ferons sortir les entreprises de l’école, notamment en supprimant l’ensemble des partenariats entre l’éducation nationale et le Medef et en interdisant les financements de projets pédagogiques par les fondations philanthropiques des entreprises du CAC40. Nous interdirons aussi toutes les formes de certifications et de diplômes privés.

Nous défendons le caractère national de l’école publique, qui est une condition nécessaire à l’égalité entre tous les élèves. Pour cette raison, nous remettrons en place un baccalauréat national, identique pour tous les élèves, et s’appuyant sur des épreuves nationales et non plus sur des évaluations locales.

Nous abrogerons la réforme du lycée et repenserons son organisation afin de ne plus contraindre les élèves à renoncer à des enseignements disciplinaires indispensables à leur formation intellectuelle et à leur poursuite d’études. Nous renouerons avec une organisation fondée sur le groupe classe, avec une équipe pédagogique composée d’un seul enseignant par discipline et un emploi du temps cohérent. 

Avant toute réorganisation, nous réaliserons une consultation, dans laquelle les associations de spécialistes auront toute leur place et seront pleinement entendues. 

L’autonomie des établissements, proposée par Emmanuel Macron, et la gestion de l’école sur le modèle de l’entreprise, qui nous amènerait à créer un marché de l’éducation, forcément favorable aux familles les mieux armées, est le contraire de ce que nous voulons. Là aussi, nous reviendrons à un cadre national, à des enseignants recrutés par des concours nationaux (dans lesquels les épreuves ne seraient plus conçues sur le modèle d’un entretien d’embauche) et, seuls maîtres de leur discipline, disposant de leur liberté pédagogique sans avoir à rendre continuellement des comptes à leurs chefs d’établissement.

La reconnaissance du travail des enseignants passe aussi par une revalorisation salariale : c’est pourquoi nous augmenterons leurs traitements de 30 % en moyenne, notamment avec une hausse immédiate de 10 % du point d’indice et son dégel.