Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Propositions concernant la fonction publique et les services publics

Madame, Monsieur,

Vous avez interpellé Jean-Luc Mélenchon afin de connaître les éléments du programme concernant la fonction publique et les services publics. 

Le quinquennat d’Emmanuel Macron n’a été que mépris vis-à-vis du service public : répression des manifestations du personnel hospitalier, remise en cause du travail des enseignants, recours à des cabinets de conseil privés pour organiser le démantèlement de nos services publics et de nos droits sociaux en sont quelques exemples, malheureusement parmi tant d’autres.

Nous voulons renverser complètement cette façon de procéder et remettre le service public au cœur du fonctionnement de notre État républicain. Les besoins sont immenses : bifurcation écologique, réparation sociale et adaptation climatique. Le gouvernement de l’Union populaire aura besoin de toute l’expertise de notre fonction publique pour mener à bien les grands chantiers d’intérêt national que sont la planification écologique et l’égalité d’accès aux services essentiels sur l’ensemble du territoire.

Pour cela, l’Avenir en commun, le programme de l’Union populaire prévoit que le statut soit de nouveau le centre du système de recrutement, de mobilité et de progression de carrière dans la fonction publique. 

Dès notre arrivée au pouvoir, nous titulariserons les précaires des trois fonctions publiques. Nous mettrons fin au gel du point d’indice et revaloriserons le traitement des fonctionnaires des trois fonctions publiques, en commençant par une augmentation du point d’indice de 10 %, comme le propose la CGT. Nous engagerons une négociation avec les organisations syndicales pour refondre et revaloriser les grilles indiciaires. Nous garantirons des recrutements qui reflètent la diversité sociologique de la société dans les concours de la fonction publique.

Nous mettrons fin à la confusion totale entre intérêts privés et intérêt général en cessant de sous-traiter la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques à des cabinets de conseils privés. Nous durcirons les règles contre les conflits d’intérêts et interdirons le pantouflage : tout haut fonctionnaire souhaitant travailler dans le privé devra démissionner de la fonction publique et rembourser le prix de sa formation s’il n’a pas servi au moins dix ans. Nous décréterons également un moratoire sur les partenariats publics-privés (PPP), auditerons ceux en cours et abrogerons les dispositions législatives les permettant.

Nous défendrons et reconstruirons le maillage de transports en commun et de services publics, notamment dans les départements ruraux, les quartiers populaires et les Outre-mer, afin de garantir une distance maximale (de quinze à trente minutes, en voiture ou en transport collectif) entre tout lieu d’habitation et les services publics essentiels (école, gare, hôpital, bureau de poste). 

Nous remettrons les moyens humains et financiers pour atteindre cet objectif. Dès l’été 2022, le gouvernement de l’Union populaire engagera l’embauche immédiate de plusieurs milliers de fonctionnaires dans des services essentiels, avec l’objectif d’un million de nouveaux emplois publics. Ces fonctionnaires viendront notamment renforcer l’hôpital public aujourd’hui à bout de souffle ; soutenir des enseignant·es épuisés par l’improvisation sanitaire et les contre-réformes Blanquer ; secourir une justice qui a été clochardisée par ses ministres successifs et qui n’a plus les moyens d’assurer ses missions fondamentales ; accompagner et soigner nos aîné·es dignement face à la perte d’autonomie. 

Ils viendront aussi renforcer l’État pour faire face aux immenses défis qu’il aura à aborder sans attendre : la planification écologique et son corollaire la relocalisation de notre économie.

Les principaux pôles de recrutements seront notamment le service public de la dépendance avec 243 000 recrutements dans les EHPAD, l’Éducation nationale avec 60 000 recrutements immédiats et 190 000 à terme, l’hôpital public avec 100 000 soignant·es, la justice avec 65 000 postes, l’enseignement supérieur et la recherche avec 30 000 recrutements. 

Plus spécifiquement, concernant l’Éducation nationale, nous adopterons un plan pluriannuel de recrutement pour l’ensemble des concours, avec un dispositif de prérecrutement au métier d’enseignant favorisant l’accès des jeunes de tous les milieux sociaux.

Nous construirons un service public de la dépendance, pour aider les seniors à rester à domicile et un service public de la petite enfance en augmentant les moyens matériels et humains pour ouvrir 500 000 places en crèche et améliorer les conditions de travail dans les structures existantes. Nous restaurerons un service public de la culture ambitieux pour les acteurs culturels et le public.

En Outre-Mer, nous engagerons un plan pluriannuel d’investissement et de développement des services publics (transports, éducation, santé, logement, culture), dont la possibilité a été dessinée dans les propositions des mouvements sociaux, notamment en Guyane et à Mayotte. Nous y instaurerons également un principe de faveur de manière à garantir 50 % de recrutements locaux dans tous les corps de la fonction publique. 

Nous garantirons également le maintien de guichets et de formulaires papier malgré la dématérialisation des services publics et la transformation numérique des administrations, déployer un service public de proximité pour accompagner les 20 % de Français en difficulté avec le numérique (illectronisme).

Enfin, nous mettrons notre service public à la pointe des besoins en matière de bifurcation écologique, en créant un service public de la réparation et du réemploi, avec la mise en place de formations pour certains métiers (notamment électricité, électronique, bâtiment, textile). Nous rétablirons des pôles publics dans l’énergie, les transports et la santé afin de réindustrialiser le pays par des plans de filières au service de la bifurcation écologique.

Ce 10 avril, deux choix se présentent au pays. Celui de poursuivre la vieille politique des Sarkozy, Hollande et Macron ou celui de préparer notre avenir. Nous espérons poursuivre le dialogue et construire avec vous cet avenir.