Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Réponse aux propositions de la CGT Pôle Emploi

À l’attention des représentants de la CGT Pôle emploi. 

Nous vous remercions de votre interpellation qui nous permet ainsi de porter à votre connaissance comme à celles de l’ensemble des agents de Pôle emploi les mesures que nous mettrons en place en termes de politiques publiques de l’emploi, d’indemnisation des chômeurs ainsi que celles pour Pôle emploi et ses agents.

Depuis 5 ans, Emmanuel Macron et son gouvernement n’ont eu de cesse de stigmatiser les demandeurs d’emploi en les rendant responsables et coupables de leur situation, ce que nous dénonçons très régulièrement. Les politiques mises en place en termes de lutte contre le chômage n’ont pas eu les résultats escomptés, notamment contre le chômage longue durée.

Nous mettrons fin à la politique de chantage à l’emploi en donnant de nouveaux droits comme la sécurité sociale professionnelle mais aussi l’accès pour les demandeurs d’emploi à la médecine du travail. Nous remettrons en cause la logique d’offre raisonnable d’emploi, le dispositif de radiations et nous ré-orienterons les équipes de contrôles d’emploi vers l’accompagnement. 

Le projet que nous portons s’inscrit dans une relance durable de l’économie au service de l’intérêt général et d’un partage du temps de travail, avec :

Cette politique globale permettra d’atteindre le plein emploi d’ici la fin du mandat de Jean-Luc Mélenchon. L’ensemble de ces mesures est chiffré et finançable.

Le décret assurance-chômage pris par le gouvernement pénalise fortement les demandeurs d’emploi et particulièrement les travailleurs précaires : nous abrogerons sans attendre ce décret pour un retour sous l’ancienne convention assurance-chômage dans l’attente d’une renégociation par les partenaires sociaux. Celle-ci sera agréée à condition d’ouvrir des droits au premier jour de perte d’emploi et ne compter que les jours travaillés dans le calcul.

Nous partageons votre position concernant l’utilisation des fonds assurance-chômage pour financer les politiques de l’emploi. C’est bien à l’Etat de prendre ses responsabilités et de financer le service public, qui de fait doit rester national, pour mettre en application notre programme. L’Unédic doit être déchargée de la dotation annuelle obligatoire à Pôle emploi.

Les services publics sont les piliers des politiques que nous mènerons ; à ce titre nous devons les renforcer tant en personnel qu’en implantation (chaque citoyen doit être à 30 minutes maximum des services publics) mais aussi sur leurs missions. La sous-traitance dans les services publics doit être limitée aux seules activités pour lesquelles il n y a pas la compétence en interne. 

Si le développement des services à distance est un plus pour les demandeurs d’emploi et les entreprises, elles ne doivent pas se substituer aux services rendus dans les agences. Les chômeurs doivent pouvoir être reçus quand ils en ont besoin que cela concerne leur accompagnement comme leur indemnisation. Il y a donc nécessité de renforcer les moyens du services publics de l’emploi.

La diffusion des offres d’emploi est de la responsabilité de Pôle emploi qui doit donc mettre les moyens pour les contrôler afin que les demandeurs d’emploi qui postulent soient assurés de leur fiabilité. Il est inadmissible que l’usage du SDR soit tributaire de plateformes privées qui mettent en forme les petites annonces comme bon leur semble, jusqu’au point actuel où les ¾ des offres d’emploi n’arborent même plus d’information sur le niveau de salaire, sans compter les taux d’illégalismes gigantesques.

Concernant le personnel, le service public se doit d’être exemplaire dans la lutte contre la précarité, et le nombre de CDD limité à 5%, comme cela est déjà prévu dans votre convention collective. La question des différents statuts et des garanties rattachées doit être examinée avec attention pour que la convention de l’Organisation internationale du travail soit respectée. 

Pour ce qui est des salaires, nous augmenterons la valeur du point d’indice de 10 %, ce qui bénéficiera automatiquement aux agents publics de Pôle emploi. Pour les agents privés, les NAO à venir devront prendre en compte les pertes de pouvoir d’achat de ces dernières années. 

De plus, nous portons également des mesures fortes en termes d’égalité salariale entre les hommes et les femmes et de revalorisation des métiers à prédominance féminine. 

Enfin, nous souhaitons également vous signifier que nous abrogerons les lois travail et redonnerons compétences pleines et entières aux commissions paritaires des agents publics. 

Pour terminer, nous proposons que la place des organisations syndicales dans les entreprises et services publics soit renforcée, et que la négociation ait une place centrale. 

Nous restons à votre disposition pour plus de renseignements et nous saluons le travail fait par les agents de Pôle emploi au quotidien, en dépit de la tentative de liquider leur service, les surcharger quantitativement et faire disparaître le sens même du métier.