Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Le Collectif Handicaps rassemble 51 associations nationales représentatives des personnes en situation de handicap, de leurs familles et des proches aidants. Il défend les droits des personnes en situation de handicap auprès des pouvoirs publics.

Pensez-vous pouvoir reprendre dans votre programme ces 5 revendications prioritaires? Pouvez-vous détailler votre position sur chacun de ces points?

Oui, nous proposons d’élargir le champ de la prestation de compensation du handicap (PCH) pour qu’elle finance intégralement les besoins de compensation pour toutes les situations de handicap.

Oui, dans le cadre des travaux de l’Assemblée constituante pour une 6e République, nous soutiendrons cette proposition.

Entre autres mesures, nous proposons de : 

Assurer le droit à l’éducation :

Répondre aux besoins quotidiens de l’accompagnement

Garantir le droit à l’emploi

Notre programme prévoit de revaloriser le montant de l’AAH au niveau du SMIC, désolidarisé des revenus du conjoint ou de la conjointe et de revoir ses conditions d’attribution pour prendre en compte la situation réelle de la personne (restriction durable d’accès à l’emploi).

Nous proposons notamment de :

Quelle est votre vision politique du handicap et quelle serait l’action prioritaire que vous mettriez en œuvre une fois élu ?

Après des années de retards, d’immobilisme, la situation doit changer pour les personnes en situation de handicap. Il est grand temps qu’elles disposent de leurs droits dans une société sans entraves. Il convient donc de se doter d’une politique ambitieuse respectueuse des droits humains. 

La Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU réaffirme que toutes les personnes doivent bénéficier de tous les droits et libertés fondamentaux : respect de la dignité, de l’autonomie individuelle et de l’indépendance de la personne, non-discrimination, participation et intégration pleines et effectives à la société, respect de la différence et acceptation des personnes en situation de handicap comme faisant partie de la diversité humaine, égalité des chances, accessibilité, égalité entre les hommes et les femmes, respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et respect du droit des enfants à préserver leur identité. Elle est donc notre boussole.

Le plan de lutte contre les obstacles au travail et dans les espaces publics a été trop de fois repoussé. La prise en compte du handicap est trop souvent reléguée au second plan ou noyée parmi d’autres thèmes comme la dépendance ou la maladie. 

Une personne en situation de handicap n’est pas plus que quiconque réductible à son handicap.

Instaurer la citoyenneté pleine et entière, c’est donc insister sur le lien avec l’environnement. Pour garantir cette cohérence, il faut choisir ses mots. Nous préférons œuvrer « pour l’autonomie » qu’aider à résoudre la « dépendance », c’est-à-dire substituer à la notion de « prise en charge » celle de « prise en compte ».

Nos objectifs fondamentaux appellent ainsi la nécessité de lutter contre les obstacles environnementaux, c’est-à-dire culturels, sociaux, législatifs, réglementaires, et architecturaux afin de favoriser l’accès des personnes en situation de handicap aux droits généraux de tout·e citoyen·ne, et notamment le droit à la liberté effective de circuler avec une autonomie maximale, de s’instruire, de travailler, et le droit à pouvoir bénéficier d’un revenu décent.

En premier lieu, réduire les situations de handicap vécues au quotidien par plusieurs millions de nos concitoyen·nes impose une politique interministérielle parfaitement coordonnée, en lien permanent avec les associations et collectifs de personnes en situation de handicap et avec des relais à toutes les échelles territoriales, ce qui n’a jamais été le cas. 

La deuxième mesure immédiate sera la réforme de la loi du 11 février 2005 pour redéfinir les mesures visant l’accès à une citoyenneté pleine et entière. 

Enfin, il s’agit de prévenir les situations de handicap tout en garantissant les services publics au même niveau que pour le reste de la population. Éducation, emploi, déplacements, prestations sociales, vie politique : il s’agit d’égaliser toutes les dimensions de la citoyenneté.