Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.
Vos propositions pour les forêts
Monsieur,
Nous vous remercions pour votre courrier et votre engagement pour une politique forestière française qui s’appuie sur un service public préservé et renforcé.
Comme vous le savez, les députés de la France insoumise ont été pendant ce dernier quinquennat en tête de la lutte contre l’appauvrissement de l’ONF en effectifs, en moyens et en matériels.
Plus généralement, nous avons souhaité mettre au premier plan la question forestière dans les préoccupations des Français, par nos interventions dans l’hémicycle et l’activité de la Commission parlementaire citoyenne dirigée par Mathilde Panot, qui a initié un travail de propositions pour une réorientation des règles organisant la gestion du tiers de notre territoire.
Son travail a déjà permis le dépôt d’une proposition de loi sur un encadrement plus strict des coupes rases, pour répondre à l’urgence de réserver sur de grandes surfaces ces pratiques aux nécessités sanitaires, puisque les destructions qu’elles occasionnent ne peuvent être supportées par des écosystèmes déjà impactés par le réchauffement climatique et la chute de la biodiversité.
Si les Français m’accordent leurs suffrages, ce travail sera poursuivi dans le sens d’une reconnaissance des forêts comme biens communs et d’une restauration du service public de la forêt à la hauteur des défis auxquels elle doit faire face. Afin de pourvoir aux besoins, notre programme prévoit notamment des recrutements massifs à l’ONF avec le doublement de ses effectifs, nécessaires aux missions de l’établissement, aujourd’hui tourné vers la commercialisation du bois au détriment de la préservation de la biodiversité et de l’accueil du public.
Parce que cela est incompatible avec la préservation des forêts et représente de surcroît un risque insoutenable quand les cours du bois dépendant des marchés peuvent chuter à l’occasion, par exemple, de coupes massives entraînées par des dépérissements dus à la sécheresse ou à des insectes ravageurs, nous pensons que le budget de l’ONF ne doit pas dépendre des ventes de bois.
Il n’est pas admissible non plus que la charge repose sur des communes déjà fragilisées par des restrictions budgétaires considérables ces dernières années. Tout au contraire et comme pour l’ensemble de notre programme, nous pensons que les premiers échelons de notre République doivent disposer de moyens renforcés, d’autant que nous prévoyons d’amener, en cinq ans, 100 000 hectares de forêts de gestion privée à une gestion publique.
Outre l’ONF, le renforcement des moyens de l’État doit aider les communes à protéger et valoriser leurs forêts, par exemple par le renforcement des moyens humains et matériels de lutte contre les feux de forêt, aujourd’hui notoirement insuffisants, des moyens techniques et financiers aux chercheurs pour qu’ils assurent leur mission en toute indépendance et la diffusion du savoir ainsi constitué, indispensable pour mettre en oeuvre une gestion qui aide les écosystèmes et répond ainsi à nos besoins en produits forestiers.
En plus des actuelles propositions de l’Avenir en commun, qui comporte une partie dédiée à la forêt, un livret thématique forêt sera disponible rapidement sur notre site Internet et nous vous le ferons parvenir. Il est issu d’un dialogue avec les collectifs publics, associatifs, syndicaux et économiques. C’est par la poursuite de ce dialogue que les mesures qu’il prévoit pourront être précisées et élargies, au premier chef avec les communes forestières qui portent la voix de citoyens vivant et travaillant en forêt.
Nous restons donc bien sûr à votre disposition pour de prochains échanges et vous prions de recevoir nos meilleures salutations.