Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.
Réponse à la FHP
Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez au programme de l’Avenir en commun que porte Jean-Luc Mélenchon. Vous le savez, comme nous, aujourd’hui la majeure partie des Français a un attachement profond au principe d’égalité sociale en matière de santé mais aussi à nos hôpitaux de proximité, qu’ils estiment en danger.
Afin d’y répondre, nous souhaitons faire émerger une santé accessible à tous et prise en charge à 100%. La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la dégradation méthodique de notre système de santé à travers des politiques libérales et d’austérité au cours de ces 30 dernières années. Nous devons faire sortir notre système de santé de ces logiques de marchandisation. Nos soignants sont harassés et épuisés d’être la variable d’ajustement économique. Une de nos priorités, par conséquent, sera d’améliorer les conditions de travail de tous les corps de métiers exerçant à l’hôpital. Nous engagerons un plan massif de formation de professionnels de santé pour répondre aux 100 000 postes manquant notamment dans l’hôpital public et nous revaloriserons immédiatement les salaires et les carrières des soignants à tous niveaux.
Dans un même temps, nous débuterons la rénovation du parc hospitalier et améliorerons sa répartition sur le territoire. Nous avons besoin de plus d’hôpitaux et plus de lits. Ainsi nous augmenterons le nombre de lits en fonction des capacités et des possibilités de chaque hôpital. Le vieillissement de notre population et le développement des pathologies chroniques (mentales ou organiques) contribuant à la multi-morbidité des patients rendent la prise en charge complexe et souvent longue. De fait, les lits dits « d’hospitalisation complète » doivent être redéveloppés. Nous devons mettre un frein à la dérive du tout « ambulatoire » concernant les lits dit « d’hospitalisation partielle ». Nous ne sommes pas d’accord avec l’application systématique de ce principe dans la quête permanente d’une rentabilité accrue. Un taux de lits vacants de 20 % sera assuré pour permettre de gérer sans tension les variations d’activité qui ne sont pas et ne seront jamais prévisibles, comme lors de la pandémie de Covid-19. Nous permettrons une réouverture graduelle des services d’urgences et maternités de proximité en lien avec les professionnels et usagers afin d’assurer une prise en charge à moins de 30 minutes de chaque Français.
Nous considérons que l’État doit être garant de l’organisation face aux pandémies. Face à cela, nous devons retrouver notre souveraineté sanitaire. Nous créerons un pôle public du médicament qui constituera la première brique d’un pôle public des industries de santé, pour s’assurer une indépendance et garantir la transparence à toutes les étapes du parcours du médicament et des produits de santé. Assurer une relocalisation de la production de médicaments, principes actifs, réactifs, et de dispositifs diagnostics et de matériels médicaux, ou encore garantir l’approvisionnement d’une réserve stratégique des médicaments dit « essentiels » feront partie de ses nombreuses missions, en plus de s’occuper de la création d’unité de recherche et d’assurer le contrôle des prix des produits de santé.
Une réforme plus systémique sera menée conjointement en promouvant le 100% Sécurité sociale pour que la santé soit enfin accessible à tous et complètement solidaire. Les soins prescrits et conventionnés seront ainsi uniformisés et assurés à 100% par la Sécurité sociale. En parallèle, nous mettrons fin à la tarification à l’acte et aux dépassements d’honoraires. Les tarifs et les règles seront les mêmes pour tous.
La démocratie sanitaire sera notre ligne à tous les échelons. Nous comptons refonder les instances territoriales, les Agences Régionales de Santé étant trop éloignées du citoyen et des professionnels de santé. Nous ramènerons ces instances à des union départementales de santé en collaboration avec des unité territoriales de santé (les actuelles CPTS). À tous les maillons de cette chaîne, les décisions seront prises par un collège composé de citoyens (dont une partie pourra être tirée au sort), de représentants des professionnels de santé et des syndicats élus par la population, d’élus locaux, de représentants d’associations et de représentants de l’État et de l’Assurance maladie. Au niveau des hôpitaux nous souhaitons réformer leur gouvernance afin d’assurer un fonctionnement collégial organisé autour des soins et du projet médical.
L’innovation que constitue le numérique ne doit pas oublier ceux qui ne peuvent y accéder ou font le choix de ne pas y recourir. Par conséquent, toute démarche administrative devra être possible de manière humaine. Nous interdirons la pratique d’une activité unique de téléconsultations ou de télé-expertise. La présence de l’humain dans une relation de soin est essentielle.
Notre programme l’Avenir en commun porte la bifurcation écologique, la justice sociale et la 6e République comme horizons. Il s’intègre dans un changement de paradigme complet des logiques actuelles. Notre système de santé est à bout de souffle, nous pensons que pour lui donner de l’air, l’intérêt général doit primer avant tout ! La santé est notre bien commun à tous.