Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.
La Fédération nationale des associations d’usagers des transports est connue pour sa défense des transports publics, c’est une association française fédérant près de 160 associations nationales ou locales.
L’État s’est engagé sur 2,8 milliards par an pour moderniser le réseau. Vous engagez-vous à porter cet effort à 6 milliards par an soit 80 euros par habitant (il est de 400 euros par an en Suisse) ?
Depuis plusieurs décennies, l’État et par conséquent les différents gouvernements ont très peu investi dans le réseau ferroviaire. Dès notre arrivée au pouvoir, nous entamerons un grand plan de rénovation et de réouverture des lignes ferroviaires, qui portera l’effort à 6 milliards par an, soit 30 milliards sur le quinquennat. Nous mettrons également un plan de développement du ferroutage et du fret doté de 300 millions d’euros par an, soit 1,5 milliards sur le quinquennat.
Nous considérons que se déplacer est une nécessité et un droit. Peu importe où on habite, chacun doit avoir accès à une offre de transport adaptée à ses besoins. Les mobilités sont des biens communs qui doivent être organisés par un pôle public des transports et de la mobilité, qui s’appuiera sur une SNCF réunifiée au statut public, et la fin des mises en concurrence.
Vous engagez-vous à rétablir cette équité entre les modes, à transposer la directive européenne Eurovignette adoptée par le Parlement européen et les États membres ? Endossez-vous les propositions du « Green Deal » européen relatives à l’internalisation des coûts externes, et au report modal ?
Pour permettre le report modal vers le ferroviaire, il est indispensable de refondre les tarifs pour les rendre accessibles au plus grand nombre.
Nous rendrons notamment gratuits les transports en commun dans les villes et les TER pour les moins de 25 ans, les privé·es d’emploi et les usager·es disposant de faibles revenus.
Pour le TGV, nous instaurerons à nouveau un barème kilométrique national (BKN), supprimé par la loi de 2018, abaissant les tarifs plafonds et revenant sur les actuels tarifs extrêmement variables, et donc inéquitables, pour faire de la tarification kilométrique à nouveau la base de calcul.
Face à la crise actuelle du prix des carburants, nous prendrons une mesure d’urgence en rendant totalement gratuits les transports en commun, aussi longtemps que dure la crise.
Nous reviendrons sur les niches fiscales qui favorisent les pollutions, comme celle sur le kérosène et reverrons les priorités d’investissement pour favoriser le ferroviaire et le fluvial notamment.
En ce qui concerne le Pacte vert (« Green deal »), la France remplira ses obligations de transposition en matière de législation européenne sur le transport dans ce cadre. Néanmoins, nous considérons que le Pacte vert proposé par la Commission manque d’ambition et que le gouvernement d’Union populaire agira pour réhausser les objectifs de l’Union européenne en la matière.
Prenez-vous l’engagement d’investir 500 millions par an au profit des transports publics pour mieux desservir les banlieues, les 1ères et 2èmes couronnes métropolitaines, le milieu rural, sous forme d’appels à projets financés par les recettes nouvelles de la route ? Acceptez-vous le retour des taux de TVA à 5,5% sur les transports publics ?
Pour constituer une alternative à l’usage de la voiture individuelle et donc le report modal, l’offre de transports collectifs doit évoluer massivement, à la fois par le développement du réseau, du nombre de trains et l’ouverture ou réouverture de nouvelles gares.
Notre plan d’investissement de 200 milliards dans des investissements utiles et écologiques socialement prévoit un investissement de 500 millions d’euros par an au profit des transports publics, soit 2,5 milliards sur le quinquennat. Ces investissements, réalisés en partenariat avec les collectivités et les autorités organisatrices de la mobilité (AOM), interviendront en priorité pour les projets utiles aux déplacements quotidien, notamment domicile-travail. Ils viseront la diversification des modes de transport selon les territoires : bus, tram, métro, transport par câble, tram-train, transport fluvial.
Pour être pleinement efficaces, ces investissements seront coordonnés avec ceux que nous réaliserons pour le développement de mobilités alternatives : bornes de recharge publiques, plateformes de covoiturage ou d’autopartage, services publics de location de vélos, aménagement cyclables dont parkings sécurisés… Enfin, nous généraliserons massivement le transport à la demande hors des zones denses.
Par ailleurs, nous sommes favorables à la baisse de la TVA à 5,5 %, contre 10 % actuellement.
Vous engagez-vous à doter les fédérations d’usagers d’une ressource pérenne, par exemple le prélèvement d’une part de centime sur les billets vendus, et d’un prélèvement minime sur les contrats de service public quel que soit leur mode de gestion ?
Oui, nous nous engageons à doter les fédérations d’usagers d’une ressource pérenne annuelle. La visibilité sur plusieurs années est en effet indispensable pour permettre leur développement et leur indépendance.
Sur le modèle des retours d’expériences de nos voisins européens, êtes-vous prêts à compléter la législation actuelle afin que le droit de grève et le droit de mobilité coexistent par un accord sur un service minimum adapté aux différents types de lignes et services ?
Nous défendons fermement le droit de grève. Nous abrogerons la loi sur le « service garanti ».
C’est une loi qui vise à empêcher l’exercice de ce droit constitutionnel et à culpabiliser celles et ceux qui se mobilisent. Pourtant, les vrais responsables des conflits sociaux sont ceux qui n’ont eu de cesse de vouloir saborder les services publics de transports et ont ainsi généré des conflits sociaux massifs.
Nous investirons au contraire massivement dans le renforcement du service public ferroviaire. Cela supposera d’améliorer les conditions de travail de ses agents, ce qui contribuera à améliorer la qualité du service et évitera bien des conflits sociaux.