GART (Groupement des autorités responsables de transport)

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Le Groupement des autorités responsables de transport (GART) est une association française agissant dans le domaine des transports publics.

Quelles sont vos positions quant à nos 7 propositions pour les transports ?

Monsieur,

Nous savons l’excellent travail accompli par le GART pour porter la voix du transport public dans une logique d’intérêt général et le respect de la diversité des visions de ses membres. Ses rapports et analyses éclairent le débat public et votre travail est précieux.

Les transports publics traversent une longue crise entamée en mars 2020 qui a profondément bouleversé le financement des transports et qui fait aujourd’hui face à la triple contrainte d’une nouvelle normalité avec la baisse durable des recettes et de la fréquentation sur certains réseaux  – entraînant même une attrition de l’offre pour la première fois depuis de nombreuses années ; de l’inflation et notamment de l’énergie ; et enfin de l’absence manifeste de soutien de l’État à ce secteur pourtant indispensable et créateur d’emplois pérennes et non délocalisables. 

Permettez-nous de vous proposer de lever cette dernière contrainte dès l’été lorsque nous serons en exercice. Comme nous avons eu l’occasion de le détailler lors du grand débat Transport organisé par TDIE le 17 mars dernier, notre programme en matière de transport s’appuie largement sur les besoins exprimés par les grands acteurs du secteurs dont l’UTP, le GART, les syndicats, associations d’usagers et experts. 

Nous soutenons ainsi l’ensemble de vos 7 propositions pour les transports : 

  • L’État consacrera 6 milliards d’euros par an à la seule rénovation du réseau ferré existant, comme le propose l’UTP, et co-financera à hauteur d’au moins 2 milliards d’euros par an les mobilités durables dont les RER métropolitain et le développement massif du transport urbain et interurbain (sous maîtrise d’ouvrage des AO)
  • Nous baisserons la TVA à 5,5% pour le train et les transports publics dès la loi de Finances pour 2023
  • Nous ne réclamerons pas les avances de trésorerie et prêts accordés aux régies publiques de transports ou aux AO, ce qui en constituera une subvention de facto ; par ailleurs nous soutiendrons les AO qui souhaitent reprendre en régie l’exploitation de leur réseau de transport à la suite de la crise par un apport un capital ou en subvention
  • Le versement mobilité sera rendu obligatoire
  • Nous proposons dans notre programme de mettre en place un titre unique pour les voyages en transport en commun sur le modèle Suisse
  • Nous maintiendrons à titre transitoire la politique actuelle visant à considérer le BioGNV dans les énergies à très faibles émissions car le coût de la motorisation des bus y est bien plus abordable pour les collectivités, pour un résultat réel sur les émissions
  • Enfin, bien entendu, la question de la maîtrise du temps est au cœur de la réflexion de notre famille politique. Nous savons qu’à court terme il s’agit de répondre à l’impératif de lissage des heures de pointe dans les transports. Mais ce sujet devra être abordé dans sa globalité, avec la participation des élus locaux. La maîtrise du temps interroge celle de l’espace : l’étalement urbain, la séparation des fonctions d’habitations et d’activités dans les métropoles où l’amélioration du facteur de vitesse déplace bien souvent un peu plus le problème en augmentant le facteur de distance plutôt que réduire celui du temps. 

Nous aurons besoin pour cela d’une vision claire de la part de l’État dans le domaine des transports. Nous entendons redonner à l’État son rôle de stratège, de planificateur et, pour ce qui le concerne, de maître d’œuvre. Nous faisons face à une urgence écologique qui impose de réduire massivement nos émissions, donc le recours à la voiture individuelle. Sur les flux denses, dans les agglomérations, le transport public y a toute sa pertinence. Près de 30 millions de Français vivent dans le territoire d’une AOM, et pourtant en dehors des grands centres-villes la voiture y reste reine avec 80% des parts modales. 

Nous entendons relever ce grand défi, avec les élus locaux et le GART à nos côtés.

En espérant que notre réponse satisfasse votre démarche, nous vous prions de croire, Monsieur, l’expression de nos meilleurs sentiments républicains. 

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