À quelques semaines de l’élection présidentielle, je m’adresse à vous, personnels de l’éducation nationale.

Mieux que quiconque, vous le savez, notre École est à un tournant de son histoire.

Tous les signaux d’alertes sont là : crise de recrutement, augmentation des démissions, développement du privé lucratif qui prospère sur l’affaiblissement du service public.

Sarkozy, Hollande puis Macron ont aggravé les inégalités entre élèves et établissements.

Ils ont souvent traité par le mépris et avec brutalité les personnels de l’Éducation nationale pour imposer leurs politiques.

Le monde enseignant a connu un déclassement inouï marqué par l’effondrement de son niveau de vie et le développement de la précarité.

Durant la crise sanitaire, vous avez été abandonnés en première ligne, plongés dans le chaos des ordres et contre ordres, sans masques efficaces, sans purificateurs d’air, sans capteurs de CO2, malgré toutes les demandes des députés insoumis à l’Assemblée nationale.

Si M. Macron est réélu, l’École publique entrera dans une crise semblable à celle qui frappe aujourd’hui notre hôpital public.

Son projet d’École-entreprise est déjà en germe. A Marseille, le gouvernement veut permettre aux directeurs de recruter directement les enseignants de leurs écoles. La presse rapporte des projets de suppression du CAPES et de fin du recrutement à vie dans l’Éducation nationale.

Après la disparition du diplôme national du baccalauréat, Emmanuel Macron s’attaquera à tout ce qui donne encore à notre service public d’éducation son caractère national : des programmes scolaires aux statuts des personnels.

L’élection présidentielle est donc un moment décisif pour l’avenir de l’École républicaine à laquelle nous sommes si profondément attachés.

Face à l’école du marché et de la sélection imposée par Macron, je vous propose une École de l’égalité et de l’émancipation.

Une École qui accueille tous les élèves. Une École faite pour les élèves qui n’ont qu’elle pour apprendre.

Une École où il fait bon apprendre, offrant des repas gratuits, issus d’une agriculture locale et bio dans ses cantines.

Une École où, je m’y engage, plus aucune classe ne ferme sans l’accord du maire qui se bat pour faire vivre son village.

Une École qui relève les grands défis de demain en consacrant à la voie professionnelle tous les moyens nécessaires à l’élévation du niveau de qualification indispensable à la bifurcation écologique de notre économie.

Rien de tout cela n’est possible sans redonner du sens à vos métiers. Je mettrai fin aux bouleversements permanents de vos conditions de travail. Je garantirai votre liberté pédagogique. Je veillerai à ce que l’institution scolaire soutienne l’ensemble de ses fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions.

Je reconnaitrai l’expertise enseignante et celle de l’ensemble des professionnels de l’éducation nationale. Ainsi, je mettrai fin à la précarité en titularisant immédiatement l’ensemble des personnels contractuels de l’éducation nationale des enseignants aux AESH pour lesquelles nous créeront un véritable statut. Je recruterai des enseignants pour atteindre un nombre moyen de 19 élèves par classes.

J’augmenterai les salaires de 30% pour enrayer la paupérisation enseignante et continuer à attirer les meilleurs dans la carrière éducative car c’est la condition de la qualité de notre service public d’éducation sur le long terme.

Vous le comprenez. En avril, deux choix se présentent au pays. Celui de poursuivre la vieille politique des Sarkozy, Hollande et Macron ou celui de préparer notre avenir.

Une autre école, pour un autre monde, est possible.

Vos votes peuvent tout changer, signé Jean-Luc Mélenchon