Plateforme des ONG françaises pour la Palestine

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Créée en 1993 dans le contexte des accords d’Oslo, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine a pour objectif de mobiliser pour la reconnaissance des droits des Palestiniens, notamment celle d’un Etat palestinien souverain, sur les lignes dites de 1967. Aujourd’hui, la Plateforme rassemble 41 associations, dont 28 sont membres et 13 sont membres observateurs.

Vous engagez-vous à promouvoir l’adoption de législations nationale et/ou européenne visant à interdire le commerce avec les colonies israéliennes ? 

Nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures susceptibles de faire pression pour l’application d’une solution de paix basée sur les résolutions de l’ONU, dès lors qu’elles sont conformes au droit international. Les règles sur le commerce étant, dans le système actuel, d’abord définies au niveau européen, notre programme pour les dernières élections européennes, « L’Avenir en Commun, en Europe aussi », comportait notamment la mesure suivante : « Reconnaître l’Etat de Palestine, suspendre l’accord d’association UE-Israël tant que celui-ci ne respecte pas le droit international vis-à-vis de la Palestine, agir pour les résolutions de l’ONU pour une solution à deux Etats vivant en paix et en sécurité ». 

Depuis, en 2020, lorsque le gouvernement israélien a menacé d’officialiser l’annexion de 30 % des territoires palestiniens, Jean-Luc Mélenchon et les autres députés insoumis ont signé, parmi 1 080 parlementaires de toute l’Europe, une lettre initiée notamment par un ancien président de la Knesset, Avraham Burg, appelant l’Europe à agir clairement pour faire respecter le droit international par Israël. Toujours sur proposition d’Avraham Burg, il a de nouveau signé, en 2021, une lettre aux Ministres européens des Affaires étrangères et au haut représentant de l’UE Josep Borrell, appelant à cesser la colonisation des territoires palestiniens et plus globalement toute politique rendant impossible l’application du plan de paix à deux États. 

Vous engagez-vous à reconnaître l’existence d’un régime d’apartheid exercé par Israël sur le peuple palestinien et à faire ratifier par la France la Convention de 1973 sur l’élimination du crime d’apartheid ? 

On pourrait également questionner la situation faite aux arabes d’Israël devenus officiellement citoyens de seconde zone suite à la loi controversée de 2018, dénoncée y compris par le président israélien, pourtant issu du Likoud, Reuven Rivlin. 

Les rapports de l’ONU, d’ONG israéliennes ou encore internationales comme Anesty International utilisent le terme d’apartheid pour parler de la situation faite aux Palestiniens par Israël. Elles pointent une réalité incontestable. La reconnaissance officielle de l’existence d’un régime d’apartheid est une étape supplémentaire. Si elle permet d’avancer vers la mise en œuvre d’une solution de paix, alors elle doit être étudiée, car c’est à notre sens la question centrale. Mais cela doit être en fonction du contexte et du processus engagé.

Quant à la non-ratification par la France de la convention de 1973 sur l’élimination du crime d’apartheid, pourtant adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies et ratifiée à ce jour par plus d’une centaine d’États, il s’agit d’une anomalie que nous ne pouvons accepter. Nous y remédierons. 

Vous engagez-vous à agir pour l’annulation des mesures prises en octobre et novembre 2021 contre six ONG palestiniennes, et à ne pas tenir compte de ces mesures dans le cadre des relations de la France avec ces ONG ? 

Ces séries de mesures visant à dépeindre en « terroriste » tout individu ou organisation défendant les droits des Palestiniens sont inacceptables. Elles entravent la défense des droits, de même qu’elles représentent une menace pour la cohésion de la société israélienne elle-même, altérée par la montée en puissance des idées et pratiques d’extrême droite depuis deux décennies. Nous agirons pour leur annulation, en commençant par refuser de ne pas travailler avec ces ONG. 

Vous engagez-vous à demander la levée du blocus de Gaza ? 

Oui. Ce blocus total, contraire aux droits humains et condamné à plusieurs reprises par l’ONU, a entraîné une dégradation terrible de la situation humanitaire des gazaouis, encore aggravée par les massacres et destructions opérées à intervalles réguliers par l’armée Israélienne au prétexte de défendre Israël, parfois contre des enfants « armés » de pierres… Plusieurs rapports de l’ONU ont décrit la situation à Gaza comme « invivable », au sens propre du terme. Rien ne peut justifier que la France accepte cette situation révoltante. 

Dans le cadre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, vous engagez-vous à reconnaître l’État de Palestine ? 

Notre programme consacré à l’international propose la « reconnaissance d’un État palestinien ayant le droit à la continuité territoriale, sur la base de la solution à deux Etats par l’application pleine et entière des résolutions de l’ONU ». Cette mesure est donc plus exigeante que la résolution pour la reconnaissance de l’État de Palestine adoptée par l’Assemblée nationale en 2014. 

Protégerez-vous les libertés associatives des organisations de la société civile qui critiquent la politique du gouvernement israélien et défendent les droits du peuple palestinien ? 

Nous ne pouvons plus tolérer ces atteintes aux libertés associatives des organisations de la société civile qui critiquent la politique du gouvernement israélien et défendent les droits du peuple palestiniens, dès lors qu’elles ne cèdent à aucune forme d’antisémitisme ou de négation du droit d’Israël à exister. 

Nous assistons depuis plusieurs années à des dérives inquiétantes de la part de l’État français en la matière. Le recul général des libertés publiques touche aussi la défense des droits des Palestiniens. Nous nous sommes opposés à cette dérive dans l’opposition. Nous avons ainsi refusé la résolution LREM visant à assimiler la critique du sionisme à un acte antisémite, tombant par définition sous le coup de la loi et élargissant l’antisémitisme à toute critique du gouvernement israélien (!). Nous avons ainsi suivi les recommandations de la Commission nationale des droits de l’Homme.

Nous avons également affirmé notre soutien immédiat et sans faille, par la voix de Jean-Luc Mélenchon, à Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité, lors de l’arrestation absurde mais non moins inquiétante qu’il a subie alors qu’il sortait d’un entretien officiel au Ministère des Affaires étrangères, suite à une manifestation contre les exactions israéliennes à Gaza, qui avait d’abord obtenu une autorisation de la préfecture de Paris avant que celle-ci soit annulée.