Producteurs de Légumes de France

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Les producteurs de légumes ont créé, en 1946, la Fédération nationale des Producteurs de Légumes (FNPL), devenue Légumes de France en 2008, afin de défendre et promouvoir leur profession. Elle fédère les producteurs de légumes sur tout le territoire français et représente l’ensemble des productions destinées à être commercialisées en frais, quels que soient le mode de production (serriste, producteur de « plein champ », endivier, maraîcher) et la forme de mise en marché (organisation de producteurs, expédition, marché physique, vente directe…).

Entre l’augmentation des charges et des contraintes, la stagnation ou plus souvent encore la baisse du prix d’achat, comment envisagez-vous de protéger le revenu du producteur afin d’assurer la pérennité de la profession ? 

En préambule, nous soulignons que nous partageons l’objectif d’augmenter l’autosuffisance en légumes et que nous visons une souveraineté alimentaire réelle du pays pour les légumes et pour toutes les productions. Nous visons également l’augmentation de la consommation de légumes afin d’atteindre pour chacun les recommandations nutritionnelles. Nous voulons partir des besoins et donner accès à une alimentation de qualité à tous. C’est pour cela que le ministère de l’agriculture deviendra le ministère de la production alimentaire.

Nous proposons de garantir des prix rémunérateurs aux producteurs par des prix planchers. Les prix planchers seront fixés chaque année par le ministère chargé des questions agricoles, à l’issue d’une conférence sur les prix rassemblant producteur·ices, fournisseurs et distributeurs. Les prix planchers seront fixés pour des volumes plafonnés par actif agricole. Nous proposons également de mettre en place des prix minimums d’entrée à l’importation, y compris intra-européenne.

Nous proposons d’augmenter le SMIC à 1400 € net, ce qui tirera l’ensemble des salaires jusqu’à environ 2000 € vers le haut – soit environ 56 % des Français -, et renforcera les débouchés des producteurs. Nous lancerons une expérimentation visant à une garantie universelle d’accès à des aliments choisis, premier jalon vers une sécurité sociale de l’alimentation.

Avec la garantie d’autonomie pour tous, nous proposons aussi un filet de sécurité supplémentaire qui sera aussi destiné aux agriculteurs  : la garantie d’autonomie complète les revenus de chacune et chacun pour permettre à toute personne résidant en France dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté d’arriver à ce niveau de revenus, soit 1063 euros pour une personne seule actuellement. 

Nous renforcerons également le budget de communication du Programme national nutrition santé, notamment pour sensibiliser à une alimentation plus saine intégrant davantage de légumes.

Environnement 

Comment comptez-vous aider et soutenir les maraîchers dans la production vertueuse et rentable de légumes ? 

Nous proposons de refondre la Politique agricole commune pour accompagner les agriculteurs dans la transition agro-écologique. Une révision d’urgence du Plan stratégique national s’appliquera dès 2023 : doublement du paiement redistributif, application du plafonnement, doublement des aides à la conversion et au maintien (éco-régimes) en agriculture biologique, triplement des mesures agro-environnementales et climatiques, triplement des aides à l’installation. Les maraîchers ne peuvent demeurer les « oubliés de la PAC », nous renforcerons donc également les aides couplées à destination du maraîchage. Pour la période post-2023, nous proposons une révision en profondeur du PSN pour engager la sortie du système actuel d’aides à l’hectare et aller vers un système de contrats de transition agro-écologique et de paiements pour services environnementaux et spécifiques (installation, projets territoriaux…) à l’actif.

Nous proposons également de créer une caisse de défaisance pour reprendre les dettes agricoles des producteurs qui s’engagent à travers un contrat de transition à passer au 100 % bio.

Nous amplifierons la mission des SAFER en créant des Établissements publics fonciers ruraux (EPFR) aux moyens et missions renforcés qui faciliteront l’accès à la terre des futurs maraîchers.

Nous proposons également de soutenir l’agriculture biologique et locale par le carnet de commande : nous proposons ainsi de financer une restauration collective 100 % biologique et locale intégrant davantage de légumes.

Nous proposons de tripler le financement des projets alimentaires territoriaux pour développer partout les outils nécessaires à l’adaptation de la production alimentaire aux besoins locaux et aux exigences écologiques (par exemple ateliers de transformation, magasins de producteurs…).

Nous proposons également d’appliquer toutes nos normes de production aux produits importés, y compris au sein de l’UE.

Nous proposons un financement public à 100 % des activités de l’Institut national de la recherche agronomique et environnementale (INRAe), des universités et autres institutions publiques de recherche travaillant dans le domaine agricole (IRD, etc.) afin de répondre à tous les enjeux de la transition agro-écologique.

Nous proposons de créer un service public vétérinaire et phytosanitaire sur le modèle des centres de santé municipaux, indépendant des lobbys phytopharmaceutiques, renforçant les approches préventives et permettant aux agriculteurs et agricultrices d’accéder à des soins vétérinaires et à des conseils phytosanitaires de qualité à des tarifs abordables .

Nous proposons d’adapter les formations dispensées dans l’enseignement agricole aux nécessités de la bifurcation écologique de l’agriculture et du système alimentaire et d’augmenter le nombre de lycées agricoles publics, d’y rétablir les postes supprimés et de rétablir le bac professionnel en 4 ans.

Emploi 

Quelles solutions proposez-vous pour faire face à la pénurie de main d’œuvre agricole et sauvegarder la compétitivité de nos entreprises ? 

Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, il convient d’offrir des conditions de travail décentes aux salariés de l’agriculture. Nous souhaitons donc améliorer le statut des salarié·es de l’agriculture et de l’agroalimentaire à travers la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail. Cela impliquera notamment d’appliquer l’intégralité des règles nationales de rémunération du travail (y compris des cotisations sociales) à l’ensemble des salarié·es de l’agriculture et de l’agroalimentaire travaillant en France pour éradiquer le dumping causé par le travail détaché.

Pour ne pas défavoriser nos entreprises françaises, nous proposons d’appliquer nos normes de production aux produits importés, y compris concernant les conditions de rémunération du travail agricole. Concrètement, nous proposons donc de mettre en place des prix minimums d’entrée à l’importation qui reflètent nos normes de production (sociales et écologiques), y compris au sein de l’UE.

La formation est également essentielle (cf. ci-dessus).

Énergie 

Comment comptez-vous accompagner la filière dans cette transition écologique ?

Nous bloquerons les prix de l’énergie.

Par ailleurs, nous souhaitons effectivement rendre les exploitations plus économes et autonomes de façon à ce qu’elles soient moins dépendantes de l’énergie, en les accompagnant dans la transition par des prix rémunérateurs (prix plancher), un renforcement de leurs débouchés (augmentation des revenus, restauration collective…), une refondation de la PAC qui accompagne la transition agro-écologique, notamment via les aides à l’investissement, et l’application de nos normes de production et de prix minimums d’entrée à l’importation. In fine, nous favoriserons les investissements des producteurs de légumes dans leurs outils de production en créant un contexte stable pour leurs débouchés.

Outre-mer 

Comment comptez-vous accompagner les maraîchers des Outre-mer dans leurs contraintes spécifiques ?

L’autosuffisance alimentaire est un autre pilier incontournable de l’autonomie des Outre-mer. À l’heure actuelle, les Outre-mer importent massivement depuis l’Hexagone, y compris des produits frais. Pourtant, le nombre d’hectares à mettre en culture pour produire en Guadeloupe et en Martinique ce qui est importé et facilement cultivable représente seulement 2,5 % du total de la surface déjà cultivée.   

Reconquérir la souveraineté alimentaire est donc possible. Mais il faut pour cela protéger les marchés locaux. Nous mettrons donc en place un véritable bouclier douanier via une taxe kilométrique en faveur des productions locales à faible empreinte écologique. Les filières de formation dédiées, intégrant la possibilité d’une agriculture paysanne débarrassée des pesticides, seront créées et renforcées sur place.  L’importation des produits de dégagement à des prix inférieurs à ceux du marché et sacrifiant la production locale sera également interdite.

Pour aller plus loin, nous vous proposons de retrouver ici nos plans relatifs à l’alimentation et aux Outre-mers :

Plan Alimentation : https://melenchon2022.fr/plans/alimentation/ 

Plan Outre-mer : https://melenchon2022.fr/plans/outre-mer/