Vers le haut

Tout au long de la campagne, de nombreuses organisations (associations, syndicats, collectifs, etc) sollicitent Jean-Luc Mélenchon pour qu’il détaille ses propositions sur des enjeux qui les concernent. L’équipe du programme et les groupes thématiques répondent, pour chacune de ces demandes, en développant des points précis de notre programme l’Avenir en commun.

Lancé en 2015, VersLeHaut est le premier think tank français dédié aux jeunes et à l’éducation.

Vous président(e), quelle sera votre première mesure pour l’éducation et la jeunesse ?

Il y a beaucoup à faire pour la jeunesse et l’éducation. L’école publique a été particulièrement malmenée au cours du quinquennat d’Emmanuel Macron. Tout est à reconstruire.

Les urgences sont nombreuses mais notre première mesure sera d’assurer la gratuité réelle de l’école pour la rentrée 2022 : gratuité des cantines,des fournitures scolaires, des manuels, des transports, des activités périscolaires, des sorties scolaires, etc. afin que les familles retrouvent du pouvoir d’achat et que le manque de moyens financiers ne soit plus un obstacle à une scolarité sereine.
Nous proposerons aussi une garantie autonomie de 1063 euros à tous les jeunes de plus de 18 ans (et à ceux de plus de 16 ans scolarisés dans la voie professionnelle) détachés du foyer fiscal de leurs parents.

Tout le monde est concerné par la crise éducative. Comment comptez-vous enfin mieux associer école, famille, collectivités et associations pour répondre aux défis éducatifs ?

Tous les acteurs seront mobilisés pour faire face à la forte crise que connaît l’école publique et qui est le résultat de quinze années de démantèlement des services publics.

Au-delà de la seule question des rémunérations, que souhaitez-vous entreprendre pour redonner sens et attractivité au métier d’enseignant (formation, accompagnement RH…) ?

La question de la rémunération est centrale, la profession enseignante a été paupérisée au cours des quinze dernières années. Nous proposons une augmentation de 30% des salaires.
Pour ouvrir le vivier de candidats, nous proposons aussi un pré-recrutement au niveau du baccalauréat et de la licence, pour permettre à celles et ceux qui se destinent au métier d’enseignant (et aux autres métiers de l’Education nationale) de pouvoir être rémunérés pour effectuer leurs études sereinement.
La formation des enseignants doit être refondée, en y intégrant une solide formation à la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, aux sciences sociales, etc.

Enfin, les conditions de travail des enseignants doivent être améliorées, notamment par la réduction des effectifs par classe, la fin du contrôle permanent par la hiérarchie. Nous recrutons 60 000 enseignants immédiatement puis 160 000 à terme pour permettre d’atteindre une moyenne de 19 enfants par classe. C’est une mesure clé pour améliorer les conditions de travail des enseignants et d’apprentissage des élèves.

Nous devons faire confiance aux enseignants, à leur expertise, à la maîtrise de leur métier.

L’implication des familles est déterminante pour la réussite des enfants. Comment comptez-vous les accompagner et les soutenir dans cette mission ?

Nous garantirons l’application de la loi sur la présence d’espaces parents, de la maternelle au lycée, animés par les parents d’élèves délégués et nous organiserons les interventions des personnels médicaux sociaux, psychologues de l’Éducation nationale, des personnels de vie scolaire, afin de favoriser la continuité éducative entre familles et école.

Nous créerons un statut des parents d’élèves délégués donnant droit à la formation et à congé de représentation opposable à l’employeur

Le soutien des familles, c’est aussi la gratuité réelle de l’école : gratuité des cantines,des fournitures scolaires, des manuels, des transports, des activités périscolaires, des sorties scolaires, etc.

En tant que président(e), comment inciterez-vous les entreprises à mieux s’engager en faveur de l’éducation ?

Nous voulons une école débarrassée de toutes les influences, notamment celles des lobbys. Pour cette raison, nous interdirons les financements de projets pédagogiques par les fondations philanthropiques des entreprises du CAC40 et nous mettrons fin à l’ensemble des partenariats entre  l’Éducation nationale et le Medef.

Que proposez-vous pour que chaque enfant et chaque jeune aient un vrai parcours d’orientation et non une orientation par défaut et par l’échec ?

Nous rendrons au Service public d’orientation son caractère national et développerons le réseau des centres d’information et d’orientation (CIO) en s’appuyant sur l’expertise des  psychologues de l’Éducation nationale.

Comment ferez-vous pour que les enfants en difficulté et leurs familles bénéficient d’une réelle prise en charge au sein de l’école pour permettre leur inclusion ?

Nous nous engageons à :

  • abaisser à dix le nombre maximum d’élèves par classe en unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) et garantir à chaque élève une place dans une structure ULIS en ouvrant le nombre de structures nécessaires
  • augmenter le nombre des enseignants référents pour la scolarisation des élèves en situation de handicap afin de garantir un suivi individualisé de qualité
  • créer un véritable service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap, avec un nouveau corps de fonctionnaires, avec un service de 24h pour un temps plein
  • former et titulariser les actuels AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap)
  • mettre fin à la mutualisation des accompagnements en supprimant les PIAL (pôles inclusifs d’accompagnement localisés)
  • Inclure une formation à l’accompagnement des élèves handicapés dans les cursus de formation des enseignants

Que proposez-vous de mettre en place pour faciliter et valoriser l’engagement politique et associatif des jeunes dès le collège ? Comptez-vous notamment systématiser la réalisation d’un service civique de longue durée ?

L’école doit permettre aux élèves de s’investir dans des missions d’intérêt général et, avec l’abaissement de la majorité à 16 ans, se préparer à devenir des citoyens. Afin d’atteindre cet objectif, nous proposons les mesures suivantes :

 Éduquer à la citoyenneté :

 ·       mettre en œuvre des formations en droit du travail avant la fin de la scolarité obligatoire

·       permettre l’inscription sur les listes électorales à 16 ans au lycée

Encourager la démocratie scolaire :

 ·       renforcer le droit d’association et de réunion ainsi que la liberté d’expression à l’intérieur des lycées

·       renforcer la démocratie lycéenne en donnant aux instances lycéennes plus de poids dans les décisions

·       garantir dans tous les établissements les moyens et l’administration lycéenne des Maisons des lycéens

Nous mettrons  en place une conscription citoyenne de neuf mois, pour les femmes et les hommes de moins de 25 ans, rémunérée au SMIC – revalorisé – ; elle comprend une formation militaire initiale (avec droit d’objection de conscience) et des tâches d’utilité publique (secours aux personnes, sécurité civile, protection et réparation de l’environnement, appui à des associations labellisées d’intérêt général, appui à la population en cas de crise sanitaire)

En juillet dernier, notre Charte de l’éducation, élaborée par la société civile, a été déposée au Parlement sous la forme d’une proposition de résolution. Seriez-vous favorable à ce que cette charte soit adossée à la Constitution et vous engagez-vous à la soumettre au vote du Parlement ?

La place et le rôle de l’école méritent de faire l’objet de débats et d’un texte spécifique.
Nous nous engageons, dès le mois de juillet, à convoquer un référendum pour engager un processus constituant pour passer à la 6e République. La rédaction de la constitution de la 6e République permettra de redéfinir le rôle de l’école. En découlera une politique éducative qui trouvera une traduction législative et réglementaire.

Question personnalisée posée par un enfant de CM2 en partenariat avec 1jour1actu : Allez-vous changer l’éducation dans d’autres pays plus pauvres que le nôtre ? »

L’aide publique consacrée au développement sera augmentée (à 0,7% du RNB, ce qui représente 6 milliards d’Euros), et son utilisation sera décidée avec les sociétés locales pour que cela profite à l’amélioration des droits humains, notamment le droit à l’éducation, plutôt qu’aux intérêts des oligarchies et des grandes entreprises multinationales. Les accords de libre-échange, qui fragilisent les économies locales, seront abandonnés, ce qui permettra de lutter contre la pauvreté des pays les plus pauvres et de leur permettre d’investir dans l’éducation, qui est un élément central de leur développement.