Le 21 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence sur “L’Union populaire” quelques jours après le premier tour de l’élection présidentielle 2022.

Il est revenu sur sa campagne qui lui a permis d’arriver en 3ème position avec 22% des voix (7,8 millions de personnes). Il a rappelé que sa campagne était un exercice particulier d’engagement et de conviction sur la base d’une théorie : celle de l’ère du peuple et de la Révolution citoyenne. Il a indiqué que nous étions à un moment singulier de bascule de la 5e République, avec une abstention qui ne cesse d’augmenter depuis l’élection présidentielle de 2007, notamment dans les milieux populaires.

Il a souligné quelques enseignements flagrants du premier tour de l’élection 2022 avec notamment l’écroulement des partis traditionnels qui représentaient ¾ des résultats électoraux, et seulement ⅓ lors de 2022. La crise de représentation se lit également dans l’effondrement de l’audience des débats présidentiels élection après élection.

Le porte-parole de l’Union populaire a précisé qu’il avait réalisé le troisième résultat de la 5e République avec, en plus, le meilleur score pour l’écologie politique en cumulant son résultat avec celui de M. Jadot. Il a souligné que la gauche de rupture n’a cessé de progresser depuis 2007 avec près de 25% des voix aujourd’hui. Cela donne un paysage politique composé de trois blocs équivalents : un bloc libéral, un bloc d’extrême droite et un bloc populaire avec 11,2 millions de voix. Enfin un 4ème bloc important existe également : l’abstention avec 12,8 millions de voix au premier tour. La force qui l’emporte sera donc celle qui arrive à mobiliser le mieux les abstentionnistes.

Il s’est ensuite projeté sur les prochaines élections législatives des 12 et 19 juin 2022, en rappelant qu’il fallait s’emparer de ces élections pour l’emporter en formant un bloc social. Il a indiqué que le bloc social avait été constitué lors de la dernière élection à travers le bloc populaire et qu’il fallait le conforter. Ce bloc populaire se manifeste dans les Outre-mer qui ont été le plus abandonnés, mais aussi dans le précariat, c’est-à-dire les gens qui peinent à s’en sortir à la fin du mois. Enfin, il a expliqué que le bloc social constitué dans l’élection englobait aussi les classes moyennes urbaines qui veulent changer en profondeur le système actuel.

Le porte-parole de l’Union populaire a battu en brèche l’idée d’un « vote utile » qui aurait été conséquent en rappelant qu’il avait conquis l’essentiel de sa progression dans les sondages sans prendre des voix aux candidats de gauche. Par ailleurs, il a aussi rappelé qu’il existait sur la partie Ouest et Sud du pays un vote rural en faveur de l’Union populaire.

Jean-Luc Mélenchon a également défendu la stratégie de l’Union populaire pour les élections législatives : unir autour d’un programme. Il a expliqué que l’Union populaire n’avait aucune volonté hégémonique mais qu’il s’agissait d’une question d’efficacité pour mener la campagne.

Le candidat de l’Union populaire au poste de Premier ministre a rappelé les pouvoirs que la Constitution confère au 2e personnage de l’État. Il a affirmé qu’il signerait le lendemain de sa nomination le décret sur le blocage des prix et le jour d’après celui sur le SMIC à 1400€. Il a expliqué qu’il ne demandait pas à Macron de le nommer Premier ministre par arrangement avec lui mais qu’il demandait au peuple français de voter pour les députés de l’Union populaire afin de contraindre Macron à choisir le Premier ministre et le programme de la majorité.

Jean-Luc Mélenchon a conclu son intervention en présentant la force que représentait l’Union populaire pour les élections législatives, précisant qu’elle était en tête dans 105 circonscriptions et au deuxième tour potentiel dans 423 circonscriptions. Il a affirmé qu’une victoire était possible à condition de se rassembler autour du programme «L’Avenir en commun» et de mener la campagne.